Jean Charest, Jean Chrétien, Justin Trudeau : les revenants du naufrage libéral

Il faut vivre dans une caverne pour ne pas constater que les libéraux se trouvent légitimés depuis que Donald Trump menace d’imposer des tarifs douaniers au Canada. Nous avons droit aux interventions régulières de Jean Charest à Radio-Canada, mais aussi à la réhabilitation de Jean Chrétien. Le pire, c’est que même Justin Trudeau semble retrouver l’estime d’une partie des Canadiens, pour notre plus grand malheur.

Le Canada ne souhaite pas devenir le 51ᵉ État américain. Cela fait quasi l’unanimité d’une province à l’autre. Les conservateurs sont pointés du doigt, accusés d’être trop favorables au trumpisme. Pourtant, si la crise est aussi forte en ce moment, c’est bien de la faute des libéraux, qui ont été incapables de gagner le respect des puissances étrangères depuis leur arrivée au pouvoir en 2015.

Ce serait un euphémisme de dire que les États n’ont pas d’amis. On le constate avec notre voisin du Sud, que l’on estimait être notre plus grand allié. Mais la réalité étant ce qu’elle est, il faut composer avec le fait que le Canada est une puissance moyenne, dans la zone d’influence des États-Unis. Trudeau n’a jamais compris cela.

Il a mis en danger la sécurité du Canada, et peut-être par le fait même celle des États-Unis, en ouvrant les portes à l’immigration incontrôlée. Il a aussi permis à la Chine d’avancer ses pions sur le territoire nord-américain comme jamais auparavant. Il s’est embrouillé avec toutes les puissances non occidentales : Inde, Chine, Russie, Arabie saoudite, Iran.

Ses accoutrements ridicules auront été la risée des journaux à potins du monde entier. Dans un tel contexte, comment peut-on espérer obtenir le respect du nouveau maître de la Maison-Blanche ? Quoi qu’il en soit, cette crise, amplifiée par la bêtise du gouvernement Trudeau, est aussi une occasion en or pour certains libéraux d’être réhabilités.

Depuis des semaines, Jean Charest enchaîne les entrevues à Radio-Canada. Cet homme, qui a nui au Québec comme jamais par ses politiques démographiques et sa corruption, retrouve une seconde vie médiatique, alors que personne ne souhaite réellement son retour dans la sphère publique.

Ils ont bien essayé d’imposer son fils, Antoine Dionne Charest, sans grand succès. Lui-même, Jean Charest, s’est fait battre à plate couture par Pierre Poilievre lors de la course à la chefferie du Parti conservateur. Mais le voilà qui revient en tant que défenseur de la souveraineté canadienne face aux États-Unis. N’est-ce pas pathétique ?

Et ce n’est pas tout. Jean Chrétien, qui, à 91 ans, devrait profiter d’une retraite paisible loin des caméras, s’improvise encore une fois comme une belle-mère de la politique. Rappelons-le aux jeunes générations : Chrétien est l’artisan du scandale des commandites.

Mais il semblerait que les libéraux soupçonnés de corruption, ayant eu à leur service des ministres accusés au criminel, puissent aujourd’hui être traités en grands sages du Canada.

Ce n’est pas seulement les vieilles gloires libérales qui bénéficient d’une réhabilitation soudaine. Justin Trudeau lui-même, après avoir plongé le Canada dans une crise économique sans précédent, est en train de redorer son image.

C’est pourtant cet homme qui a plongé le pays dans une spirale inflationniste, augmenté la population à un point tel que les services publics ne suffisent plus à la demande, créé une crise du logement alors qu’il y avait, il y a quelques années à peine, un surplus d’habitations disponibles.

Mais rien de tout cela ne semble suffisant pour que les Canadiens cessent de voir en lui un héros mal compris, menant une lutte du bien contre le mal.

Malheureusement, la politique n’est pas un film de Disney. Ce n’est pas une bataille entre des gentils et des méchants, mais bien une lutte d’intérêts et de pouvoir. Trudeau quittera dans quelques jours le pouvoir, après s’y être accroché pendant neuf trop longues années.

Mais cette crise aura permis aux libéraux d’être réhabilités, alors même que le pays croule sous les dettes.

Nous pensions avoir tout vu, mais le pire est à venir. Préparez-vous pour les élections, car ça va brasser.