Jonathan Joss, voix de John Sept-Grains, victime d’un meurtre aux causes controversées

D’après un article de Rachel Goodman publié sur Global News le 6 juin 2025

La police de San Antonio a rétracté une déclaration jugée précipitée concernant la mort de l’acteur Jonathan Joss, tué par balles devant son domicile. Initialement, les forces de l’ordre avaient affirmé ne pas avoir trouvé d’éléments prouvant un crime haineux. Une affirmation que le chef de police William P. McManus a reconnu, jeudi, comme étant « trop hâtive ».

Jonathan Joss, reconnu pour son rôle vocal de John Sept-Grains dans la série animée Henri pis sa gang, a été abattu dimanche dernier. Son voisin, Sigfredo Alvarez Ceja, 56 ans, a été arrêté et inculpé pour meurtre. La police a confirmé que la cause du décès était liée à de multiples blessures par balles.

Une déclaration prématurée qui choque

Lundi, un communiqué de la police indiquait qu’« en dépit des affirmations en ligne faisant état d’un crime haineux, l’enquête n’avait trouvé aucune preuve reliant le meurtre de M. Joss à son orientation sexuelle. » Cette déclaration a provoqué un tollé, particulièrement du côté du mari de la victime, Tristan Kern de Gonzales.

Dans une vidéo poignante publiée sur TikTok, Kern de Gonzales a exprimé sa douleur et sa conviction que son mari avait été tué en raison de son orientation sexuelle. « Jonathan Joss est mon mari. Je ne dis pas ‘’était’’, parce qu’il le sera toujours. Il restera toujours l’amour de ma vie », déclare-t-il.

Il ajoute : « Je ne vais pas laisser la police de San Antonio ou quiconque faire taire le fait que c’est un crime haineux. Je refuse de me taire. […] Je continuerai à me battre pour ce que je sais être juste, et pour mon amour. »

Le chef de police reconnaît une erreur

Jeudi, le chef McManus a publiquement reconnu son erreur. « Nous n’aurions pas dû faire cette déclaration. C’était beaucoup trop tôt dans l’enquête. Je prends la responsabilité de cette erreur. » Il a également reconnu que cette communication avait accru l’anxiété au sein de la communauté LGBTQ+.

Il a rappelé qu’au Texas, les crimes haineux ne font pas l’objet d’une inculpation distincte, mais servent à alourdir la peine lors de la sentence. « Nous recueillons les faits et les transmettons au procureur. C’est à ce stade qu’une désignation de crime haineux peut être établie, mais nous ne portons pas cette accusation directement. »

Un climat de harcèlement documenté

Des documents de police obtenus par NBC révèlent que Joss et Kern de Gonzales avaient subi du harcèlement verbal à caractère homophobe de la part de leurs voisins avant la fusillade. Plusieurs appels à la police avaient été effectués, tant par le couple que par d’autres habitants du quartier.

McManus a indiqué que son service avait enregistré 70 appels liés à des querelles de voisinage au cours des deux dernières années, et que l’unité de santé mentale avait eu des « contacts répétés » avec Jonathan Joss pour tenter de désamorcer les conflits et l’orienter vers les ressources appropriées.

Une enquête toujours en cours

Alors que l’enquête se poursuit, la rétractation de la police soulève des questions sur la manière dont les crimes impliquant des personnes LGBTQ+ sont abordés par les autorités au Texas. Le témoignage bouleversant de Tristan Kern de Gonzales et les antécédents de harcèlement rapportés donnent du poids aux revendications pour une reconnaissance claire du mobile haineux dans cette affaire.

La Rédaction

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