Il faut se remettre dans le contexte de 2015 : cela faisait plusieurs années que Stephen Harper était au pouvoir. L’usure du pouvoir touche tous les partis. Et si le premier ministre est aujourd’hui un grand incompris de l’histoire, à l’époque, Justin Trudeau semblait être une alternative pour un Canada moderne et progressiste. Or, celui-ci est passé de vedette mondiale, de jeune leader « cool » à celui de honte internationale pour le Canada. Voyons voir comment la barque des libéraux a rapidement pris l’eau, pour aujourd’hui sombrer dans les abysses.
Déjà en 2015, les enjeux identitaires étaient une priorité pour les Québécois. On se souvient que les conservateurs comme le Bloc dénonçaient les femmes portant le niqab lors de leur cérémonie de citoyenneté. Mais pour le reste du Canada, il n’y avait pas encore de réaction collective face à l’arrivée d’immigrants en trop grand nombre. Le Québec faisait alors cavalier seul, parfois au grand découragement du reste du Canada.
Pourtant, il y avait deux fois moins d’arrivées de résidents permanents sous Stephen Harper que sous Justin Trudeau. On disait déjà à l’époque que le système était surchargé. Depuis, c’est vraiment une crise sociale majeure qui se dessine chez nous. Parce que les électeurs voulaient du changement, ils l’ont eu. Mais pas comme ils voulaient.
Justin Trudeau était pour l’accueil de réfugiés syriens. Ça faisait partie de son programme. Soit. Mais avons-nous collectivement voté pour une redéfinition majeure de « l’identité canadienne »? Peu après son élection, il a affirmé à un journaliste que le Canada était le premier État « postnational » au monde, qu’aucune identité collective n’était partagée par la population.
Évidemment, cela est complètement faux. Les Québécois en premier lieu, mais aussi les nations autochtones, ainsi que les Canadiens des différentes provinces, qui ont certes des racines différentes, mais chacun une identité propre. L’Ontario ayant été colonisé par des habitants du Royaume-Uni ou de Nouvelle-Angleterre, Terre-Neuve par des Irlandais. Il est faux de dire que le Canada n’a aucune identité collective.
Pour ce qui est de la légalisation du cannabis, le mandat a été respecté, même si aujourd’hui nous constatons les dérives du tout légal des libéraux en matière de consommation. La politique de réduction des méfaits, qui consiste à fournir des drogues sûres aux toxicomanes, a démontré son échec. La solution étant davantage de traitements en dépendance et de prévention. Mais pour les libéraux, partis d’une idée faisant à peu près consensus, nous sommes arrivés à un point où la consommation de drogues au Canada est parmi les plus élevées de la planète.
Quant aux langues officielles et à la culture, les libéraux renoncent progressivement au bilinguisme institutionnel au Canada en ayant choisi une gouverneure générale ne parlant pas français. De même, le poste pour diriger Statistiques Canada n’exige pas obligatoirement la maîtrise du français. Ce qui est en contradiction avec la réforme des libéraux eux-mêmes sur la loi des langues officielles. En effet, la loi stipule que pour les institutions touchant les deux communautés de langues officielles, il faut quelqu’un de bilingue.
L’environnement est aussi un sujet épineux pour les libéraux. D’un côté, ils taxent les contribuables comme jamais pour faire la « transition énergétique », mais leur plan pour ladite transition est intenable. Interdire les voitures à essence d’ici 2035 est irréaliste. À moins de vouloir faire un chèque en blanc à l’industrie chinoise des autos électriques, réputées peu fiables et sécuritaires. De même qu’à priver de nombreuses personnes qui ont besoin d’une voiture pour leurs déplacements quotidiens.
Finalement, nous pourrions aussi mentionner le logement. Sous les conservateurs, il y avait un surplus de logements disponibles. Ceux-ci étaient peu chers et on pouvait même négocier. Le rapport de force favorisait les locataires. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. À force d’avoir laissé entrer trop de gens ici en même temps, les libéraux ont fortement dégradé les conditions de vie des citoyens vivant dans la précarité. Nous sommes loin d’un quelconque idéal de « justice sociale ».
Justin Trudeau a réussi à faire regretter à plusieurs Québécois et Canadiens le gouvernement de Stephen Harper. Celui-ci était décrié par ses politiques « conservatrices », mais c’était une époque marquée par la croissance et une inflation sous contrôle. Seul le temps nous dira si nous pourrons redresser la situation, mais ce qui est sûr, c’est que Trudeau est passé de ce politicien à la mode à celui de honte pour le Canada dans le monde.
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