Un nouveau rapport[1] d’une organisation de défense des droits de la personne en Asie nommée Safeguard Defenders indiquerait qu’au moins trois stations de police auraient été implantées dans la région de Toronto par le Bureau de la Sécurité Publique de Fuzhou, un corps de police de la République Populaire de Chine.
L’organisation affirme que ces stations, enregistrées à la Ville de Toronto comme des « stations de services », viseraient à mieux contrôler les chinois expatriés au Canada et à faciliter leur rapatriement par les autorités chinoise.
En bref, on craint que la Chine utilise ces points de service pour faire opérer sa propre police en sol canadien.
De son côté, les autorités chinoises affirment qu’il ne s’agit que de points de services pour aider les expatriés à renouveler leurs papiers. On prétend que les difficultés administratives à distance liées à la COVID les ont poussés à mettre en place ce genre de stations, qui se retrouvent désormais un peu partout dans le monde.
En Irlande, l’ambassade de Chine se serait défendue dans la presse en déclarant : « Dans les deux dernières années, la pandémie a rendu les voyages internationaux difficiles et un bon nombre de chinois nationaux dont les cartes d’identités et les permis de conduire périmaient n’ont pas réussi à les renouveler à temps en sol chinois. »[2]
Or le groupe de défense des droits de la personne affirme pour sa part que ces stations ne sont qu’une excuse pour mieux appliquer la politique chinoise du « retour involontaire », qui viserait à convaincre par divers moyens de pressions les expatriés à revenir en sol chinois lorsqu’ils doivent répondre devant la justice du pays.
Les autorités chinoises auraient ainsi rapporté avoir « convaincu » 230 000 expatriés à retourner en Chine l’an passé pour répondre à des charges diverses.
Pour les dissidents du régime totalitaire en exil au Canada, cette implantation policière est une très mauvaise nouvelle. D’autant plus qu’ils tentent d’alarmer le Canada sur la question depuis de nombreuses années, rapportant une activité croissante des autorités chinoises sur son territoire et des nombreuses intimidations du régime.
[1] Rapport de Safeguard Defender : https://safeguarddefenders.com/sites/default/files/pdf/110%20Overseas%20%282%29.pdf
[2] Hopper, Tristin. « Why Beijing is allegedly opening police stations on Canadian soil ». National Post. https://nationalpost.com/news/canada/first-reading-why-beijing-is-allegedly-opening-police-stations-on-canadian-soil
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