La Chine : un ennemi redoutable face à un gouvernement canadien trop naïf

Mélanie Joly a visité il y a quelques jours son homologue chinois Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine. Alors que madame Joly affirme qu’elle souhaite construire avec la Chine une relation « saine et stable », le PCC a annoncé ses couleurs en souhaitant écraser le Canada. Voici pourquoi nous devrions voir la Chine pour ce qu’elle est, et non comme on voudrait qu’elle soit.

On dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions. C’est le cas du gouvernement de Justin Trudeau. Mais aussi de ses ministres, dont Mélanie Joly. Il y a une quinzaine d’années, le discours dominant dans les milieux économiques sur la Chine était que ce pays représentait « l’avenir » et un « partenaire de choix » pour les affaires. Le mandarin a commencé à être enseigné par le biais des instituts Confucius, financés par le Parti communiste chinois. Beaucoup de gens d’affaires du Québec sont partis faire leur « eldorado » en Chine en espérant réduire leurs coûts de production.

Mais voilà. Les promesses de « prospérité commune » ne se sont pas concrétisées. Mais c’est encore pire. Ce fut un marché de dupes. L’ensemble de la planète s’est fait rouler dans la farine par la Chine. Le pays s’est enrichi en volant les secrets industriels de ses nouveaux partenaires. La Chine a aussi intimidé énormément de pays. Le bilan n’est pas joli.

Pourtant, Mélanie Joly, comme l’affirme l’ex-ambassadeur en Chine David Mulroney : «s’est appuyée sur une compréhension de la Chine qui est dépassée d’au moins une décennie». Personnellement, pour avoir vécu et voyagé en Chine à plusieurs reprises, en plus d’avoir étudié le pays, je peux affirmer que l’ambassadeur Mulroney a raison.

À l’époque, les étudiants « ambitieux » en relations internationales regardaient du côté de la Chine. Non pas pour sa culture, mais pour les opportunités d’y faire de l’argent rapidement. C’était facile pour un Occidental d’être engagé pour enseigner l’anglais à des enfants là-bas. Le gouvernement chinois donnait aussi beaucoup de bourses à des étudiants venant des pays développés comme à ceux du tiers-monde. L’avenir sur le coup paraissait plein de promesses.

Cela dit, la Chine a foutu en l’air ces décennies de réformes qui avaient permis à ce pays alors très pauvre de devenir la seconde économie de la planète. Le mot d’ordre du leader du Parti communiste de l’époque, Deng Xiaoping était « l’ouverture ». Depuis, l’eau a coulé sous les ponts. La Chine s’est sentie en puissance. Elle se disait qu’elle pouvait maintenant se permettre d’être arrogante.

Une question controversée chez les spécialistes de la Chine est de comprendre les intentions du Parti par rapport aux réformes. Certains affirment que le Parti savait ce qu’il faisait depuis le début. Qu’il fallait mentir aux Occidentaux pour piller leurs capitaux et leurs brevets. Alors que d’autres affirment que c’est une rivalité dans le parti qui a fait qu’une faction plus anti-occidentale a pris le contrôle, alors que le pays était dirigé jusqu’en 2012 par des réformateurs plus favorables à certaines libertés.

Le réveil fut brutal pour les hommes d’affaires québécois, canadiens et de l’ensemble de la planète. La Chine n’est pas un partenaire fiable. Non seulement ses produits sont dangereux et de mauvaise qualité, mais nos pays perdent des milliards chaque année à cause des pratiques commerciales illégales de la Chine. Et nous ne parlerons pas ici des questions de droits d’auteur.

Mélanie Joly a la vision qu’on avait à l’époque lors de l’exposition universelle de Shanghai en 2010. Celui du jovialisme niais d’hommes d’affaires québécois trop heureux d’apprendre le chinois. L’imbécillité, c’est de toujours répéter les mêmes erreurs en espérant un résultat différent. Voilà ce qui devrait être le slogan sur les armoiries du Canada… Mais surtout celui de Justin Trudeau, qui a laissé depuis trop longtemps une puissance hostile s’infiltrer chez nous. Maintenant, il est trop tard.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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