La démagogie de Gabriel Nadeau-Dubois : de la vieille politique en canne comme au Dollarama

Le Dollarama est probablement le magasin le plus emblématique du Québec de nos jours : on y trouve des décorations de Noël sorties avant l’Halloween, des horoscopes datant de 2022, ou bien encore des cannes de conserve contenant des viandes bizarres et autres crustacés importés de Chine. Ces cannes de thon, mais aussi de palourdes et d’huîtres sont aussi douteuses que le sont les discours de Gabriel Nadeau-Dubois. Monsieur qui blâme François Legault d’être déconnecté des Québécois qui magasinent leur épicerie au Dollarama. Quelques réflexions sur cet homme politique et son parti, qui prétendent comme bien d’autres avant eux faire de la politique autrement.

Nic Payne dans une récente émission sur les ondes de QUB Radio expliquait qu’il fallait se méfier de ceux qui prétendent faire de la politique « autrement ». Que faire de la politique « autrement », c’est toujours répéter la même vieille cassette en se présentant comme la nouvelle saveur alors qu’on n’a rien à offrir. Gabriel Nadeau-Dubois que l’on a connu suite au printemps 2012 est déjà un vieux politicien. Celui-ci a développé un réel talent pour esquiver les questions gênantes, tenir un double discours, tomber dans l’inversion accusatoire et faire preuve de mauvaise foi.

On se souvient de celui que François Legault a traité de « woke », prétendant ensuite qu’il ne savait pas c’était quoi un « wok », ce poêlon de cuisine asiatique. Au lieu d’aller dans le fond du problème pour expliquer en quoi il n’est pas woke, ou qu’il est fier d’en être un (certains se réclament ouvertement de l’étiquette woke), il n’a fait que créer un malaise.

Là, cette fois-ci, il parle des magasins Dollarama. Les acheteurs dans ces magasins y vont généralement à cause des bas prix. Certains y feraient même l’essentiel de leurs achats de nourriture. Comme cet auteur iconoclaste qui a présenté il y a quelques années un livre de recettes uniquement basées sur les produits du Dollarama. Dollarama fascine comme révulse plusieurs Québécois. D’un côté, nous aimons la proximité de ces magasins de chez nous, leurs prix. Mais d’un autre côté, la fraîcheur laisse parfois à désirer de même que la qualité.

Les électeurs, et encore davantage les élus de Québec Solidaire n’ont pas le profil de ceux qui fréquentent ces magasins. Québec Solidaire étant constitué bien souvent de jeunes professionnels urbains, cette catégorie de la société va davantage consommer de produits locaux, bio et autres petits luxes. On se souvient des paires de bas en vente sur le site du parti pour 20$. Or, les électeurs de QS sont plus du genre à acheter leurs bas au Simons qu’au Dollarama.

Oui, il est parfaitement légitime de compatir à la souffrance des Québécois dans le besoin, qui voient leur niveau de vie se réduire avec l’inflation. Mais on ne peut pas blâmer François Legault de ne pas connaître c’est quoi magasiner au Dollarama alors qu’on a probablement ces magasins en horreur ou qu’on a une existence assez confortable pour s’en passer. C’est un peu de l’inversion accusatoire. Là-dessus Nadeau-Dubois tombe dans le même panneau qu’un Mario Dumont qu’il aurait qualifié de populiste à l’époque.

Concernant la controverse de la candidature péquiste dans Jean-Talon, Nadeau-Dubois y est allé d’une formule creuse comme quoi les chicanes de famille, ça ne l’intéressait pas, et que les « électeurs dans Jean-Talon méritaient mieux ». Encore une fois, c’est une formule politicienne creuse. Si à une certaine époque, celui-ci représentait la contestation face à l’ordre établi, il est depuis rentré dans les rangs et s’est rapidement transformé en politicien de carrière. Car avouons-le, la politique fut son seul vrai métier dans la vie. Pour l’originalité de ces attaques contre François Legault, on repassera. Comme nous passerons notre tour pour le cannage du Dollarama.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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