Marie-Élaine Guay, auteure, poète et chroniqueuse à Radio-Canada, affirmait récemment dans le balado de Fred Savard qu’il faudrait que la société d’État instaure un « cordon sanitaire » autour de la droite, pour l’empêcher de s’exprimer davantage. Faut-il y voir un nouveau virage autoritaire d’une certaine gauche ? Ou, plus encore, une fuite en avant d’un courant en pleine crise de légitimité ?
L’expression « cordon sanitaire » évoque une épidémie ou une situation de guerre. Elle suppose qu’il faut isoler des éléments jugés dangereux pour éviter la contamination. Que cette idée soit défendue par une chroniqueuse payée à même les fonds publics illustre bien une tendance inquiétante de la gauche radicale : une volonté obsessionnelle de faire taire les opinions dissidentes.
Cette gauche radicale, aujourd’hui marquée par l’idéologie woke, cherche à prendre – ou à maintenir – le contrôle des institutions : l’éducation, la culture, les médias. Ce projet s’inspire directement des idées d’Antonio Gramsci, penseur communiste italien, qui voyait dans l’hégémonie culturelle la condition préalable à toute prise de pouvoir durable. Faute de victoire électorale, il fallait conquérir les esprits.
Un siècle plus tard, cette stratégie semble avoir porté ses fruits : la gauche radicale domine les universités occidentales, de nombreuses municipalités, les syndicats, ainsi que le milieu culturel et éducatif. Pourtant, malgré cette position dominante, elle semble inquiète. Inquiète de perdre son monopole, incapable de tolérer des discours qui remettent en question ses vues sur le genre, le racialisme ou l’identité.
La volonté de censurer la droite n’est donc pas seulement une manifestation d’intolérance idéologique. Elle trahit une peur panique face à l’inéluctable : le recul de la gauche radicale partout dans le monde. Des pays jusqu’alors peu sensibles aux discours identitaires – comme le Portugal, l’Irlande ou la Roumanie – voient aujourd’hui émerger des partis nationalistes enregistrant des scores historiques.
Dans ce contexte, on comprend que la gauche, qui a fait des médias d’État sa chasse gardée, réagisse avec fébrilité. D’où, peut-être, ces prises de parole de plus en plus décomplexées, comme celle de Marie-Élaine Guay, affirmant qu’il faudrait désormais exclure la droite du débat public. Ou, en réalité, tout ce qui est perçu comme étant de droite.
Car aujourd’hui, la gauche s’est tellement radicalisée que tout ce qui n’avance pas à son rythme est immédiatement qualifié de rétrograde. Étiez-vous de gauche il y a dix ans ? Il y a de fortes chances que vous soyez aujourd’hui considéré comme de droite. Pensez-vous que seules les femmes peuvent tomber enceintes ? Vous voilà classé parmi les réactionnaires.
Ce n’est pas simplement une volonté de censurer : c’est une tentative désespérée d’endiguer un phénomène mondial. Les médias traditionnels traversent une crise de confiance sans précédent. L’éducation et la culture sont de plus en plus critiquées par une population inquiète. Les élites occidentales, elles, voient leur légitimité s’effriter.
Dans ce climat, Marie-Élaine Guay ne fait que verbaliser ce que beaucoup, à Radio-Canada, pensent tout bas : que la population serait composée d’ignorants, de racistes et de transphobes. Qu’il serait dangereux de leur laisser le choix. Et qu’il faudrait, au nom du bien, instaurer une forme de « libéralisme autoritaire ».
Un régime où, au nom des droits des femmes ou des minorités, on en viendrait à restreindre les libertés fondamentales. Mais en cédant à cette tentation autoritaire, la gauche ne fait que scier la branche sur laquelle elle est assise. Alors faut-il s’étonner que, malgré l’hostilité médiatique généralisée à l’endroit de la droite, ces idées progressent et séduisent de plus en plus ?
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