La Nouvelle-Écosse persiste dans les traitements de genre pour mineurs malgré les risques

D’après un article de Mia Hugues publié dans le National Post le 19 mai 2025.

Au cours des dernières années, un constat s’impose dans le domaine controversé de la médecine pédiatrique liée à l’identité de genre : tous les pays ayant entrepris des évaluations rigoureuses des traitements médicaux pour mineurs – comme les bloqueurs de puberté et les hormones croisées – en arrivent à la même conclusion. Selon Mia Hughes, ces États découvrent que les preuves scientifiques soutenant ces interventions sont extraordinairement faibles, ce qui les pousse à se réorienter vers des approches psychothérapeutiques plus prudentes.

Pourtant, en contradiction flagrante avec cette tendance mondiale, la Nouvelle-Écosse vient tout juste d’annoncer une expansion de ses services médicaux pédiatriques en matière de genre. L’objectif affiché est de garantir un accès accru à ces traitements controversés dans toute la province.

Mia Hughes pose une question fondamentale : qui agit de façon responsable dans ce dossier ? Est-ce la liste grandissante de pays – dont la Finlande, la Suède, la Norvège, le Danemark, l’Angleterre, mais aussi le Brésil, le Chili, l’Australie (Queensland), et plus récemment l’Alberta – qui ont commandé des examens systématiques de leurs cliniques de genre et pris des décisions basées sur la prudence ? Ou est-ce le Canada, et en particulier des provinces comme la Nouvelle-Écosse, qui n’ont procédé à aucun examen critique et laissent l’idéologie guider leurs politiques de santé ?

Depuis ses débuts, l’expérimentation autour de la suppression de la puberté repose sur des bases fragiles, tant sur le plan scientifique que rationnel. Mia Hughes explique que ce n’est qu’en 2020 que la Finlande fut le premier pays à freiner cette pratique après une revue exhaustive de la littérature médicale. Elle a été suivie par plusieurs autres juridictions, toutes concluant à l’absence de preuves solides quant aux bienfaits de ces traitements, et à l’existence de risques trop importants pour continuer l’expérience.

Malgré cela, toutes les provinces canadiennes – à l’exception de l’Alberta – s’accrochent au modèle d’intervention médicale affirmée. Mia Hughes y voit un aveuglement volontaire inquiétant. Elle souligne aussi l’incapacité du gouvernement fédéral canadien à lancer une révision indépendante des cliniques pédiatriques spécialisées en genre. Pendant ce temps, les autorités provinciales continuent de suivre les directives de la WPATH (World Professional Association for Transgender Health), un groupe que Hughes décrit comme militant, ayant abandonné toute rigueur scientifique.

Elle dénonce également le silence des grands médias canadiens. Selon elle, ces derniers préfèrent répéter les slogans militants plutôt que d’investiguer sérieusement les enjeux. En particulier, elle critique un article de CBC écrit par Andrew Lam, un journaliste trans-identifié, qui présente les bloqueurs de puberté comme entièrement réversibles, sans mentionner l’évolution internationale qui remet en question cette pratique. Ce type de couverture médiatique contribuerait à créer le climat qui permet des décisions politiques comme celle de la Nouvelle-Écosse.

Pour Mia Hughes, l’approbation enthousiaste de cette expansion par des figures publiques, comme le sénateur Kristopher Wells, nommé par Justin Trudeau, démontre à quel point l’activisme trans a infiltré les sphères les plus élevées du pouvoir canadien.

Elle insiste sur le fait que ce débat ne porte pas uniquement sur des concepts abstraits, mais touche des adolescents en santé, exposés à des traitements irréversibles basés uniquement sur leur auto-identification. Ces interventions, dit-elle, perturbent le développement naturel de l’adolescence et peuvent entraîner des conséquences graves comme l’infertilité permanente, des troubles sexuels et une baisse de la densité osseuse.

Mia Hughes affirme qu’un leadership fort est nécessaire pour sortir le Canada de cette torpeur. Elle reconnaît que, dans un monde idéal, l’État ne devrait pas interférer dans la relation entre le patient et son médecin. Mais selon elle, le domaine de la médecine de genre a failli à sa mission d’autorégulation et continue de nier les preuves de plus en plus accablantes de ses dérives.

Récemment, un groupe de médecins canadiens a publié une déclaration publique condamnant la manière dont leur profession a géré cette crise. Pour Hughes, la responsabilité revient désormais aux gouvernements d’intervenir pour protéger les jeunes contre une industrie médicale devenue sourde aux appels à la raison.

À ses yeux, la question n’est pas de savoir si les choses vont mal tourner, mais quand.

Mia Hughes est chercheuse spécialisée en médecine pédiatrique de genre, épidémies psychiatriques, contagions sociales, et les tensions entre les droits des trans et ceux des femmes. Elle est l’auteure de The WPATH Files et chercheuse principale à l’Institut Macdonald-Laurier.

La Rédaction

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