Depuis l’invention du web au début des années 90, certains ont profité de cette révolution technologique pour commettre des crimes abominables contre les êtres les plus vulnérables de notre société : les enfants. En parallèle, d’autres ont décidé de traquer ces prédateurs, de les piéger, puis de les exposer au grand jour, de nos jours sur des plateformes comme YouTube.
Faut-il saluer le courage de ces chasseurs de pédophiles ? Ou au contraire, condamner une méthode qui peut provoquer des dérapages juridiques et mettre en péril des enquêtes ? La réponse n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire.
Aux États-Unis, dans certains États, il est légal d’exposer publiquement un présumé pédophile et même de procéder à une arrestation citoyenne. Au Québec, le cadre juridique est beaucoup plus strict : il est interdit de diffuser publiquement des images ou des informations sur une personne qui n’a pas été formellement accusée. D’où l’obligation de flouter les visages et de modifier les voix dans ce type de contenu.
Une chaîne nommée sobrement Un pédo près de chez vous, animée par un vidéaste amateur de la région de Québec, tente de respecter les règles du mieux qu’il peut. Il se serait même renseigné auprès de juristes pour éviter les faux pas. Malgré tout, il a lui-même eu maille à partir avec la justice.
La définition de la pornographie juvénile au Canada est extrêmement large : même un texte peut être considéré comme illégal. Le vidéaste a déjà été arrêté parce que certaines preuves recueillies par ses soins en ligne étaient jugées problématiques. Même si les accusations ont finalement été abandonnées, cela démontre à quel point cette activité comporte des risques réels.
D’autres risques existent : faire dérailler une enquête policière en cours, contaminer des preuves, ou encore provoquer la libération d’un suspect faute de respect de la procédure. Et n’oublions pas le danger physique. Certains individus visés peuvent être extrêmement instables ou violents. Aux États-Unis, plusieurs « chasseurs » ont été blessés, voire tués, après avoir tendu un piège à un pédophile présumé.
Malgré tout, il faut reconnaître que ces vidéos virales ont un effet dissuasif. Les pédophiles en ligne redoublent de prudence, se sachant traqués. L’existence même de ces chasseurs les pousse peut-être à réfléchir à deux fois avant de passer à l’acte. La peur d’être humilié publiquement est bien réelle.
Avec l’intelligence artificielle, il est désormais possible de générer de fausses identités, de créer des avatars d’enfants crédibles et de tendre des pièges redoutablement efficaces. Et les résultats sont troublants : le nombre de personnes qui morde à l’hameçon est inquiétant. On finit par se demander si le phénomène de la pédophilie n’est pas beaucoup plus répandu qu’on ose le croire.
La majorité des pédophiles sont des hommes. Selon Philip Jaffé, expert en psychologie légale à Genève, 90 % des auteurs de ces crimes sont masculins. Et ils n’ont pas de profil type : ils peuvent être jeunes ou vieux, issus de toutes les couches sociales. On a vu de tout, même des policiers, comme celui de Laval piégé récemment.
Ce qui doit nous faire réfléchir, c’est que cette traque citoyenne, aussi légitime soit-elle sur le plan moral, doit se faire dans un cadre rigoureux. Il faut s’assurer de ne pas enfreindre la loi, de ne pas ruiner une enquête, et surtout, de ne pas mettre sa vie en danger. Car ce n’est pas un jeu.
Internet est une jungle. On ne sait jamais sur qui on va tomber. Mais il faut reconnaître une chose : les chasseurs de pédophiles mettent la pression. Ils font peur à des individus qui vivent dans l’ombre. Et pour cela, leur rôle – s’il est bien encadré – mérite d’être reconnu, au même titre que celui des policiers, dont le travail, souvent pénible psychologiquement, est d’une importance capitale.
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