La pire campagne électorale de l’histoire canadienne : chronique d’un désastre annoncé

Il faut dire que depuis que le Canada a été fondé en 1867, il en a vu quantité d’élections, toutes plus absurdes les unes que les autres. Souvenons-nous de la vague orange en 2011, ou encore de l’éjection de Stephen Harper au profit d’un professeur de théâtre que nous avons eu presque dix ans au pouvoir. Mais cette élection-ci remporte la palme pour la pire de l’histoire moderne du Canada, rien de moins !

En lice, qu’avons-nous ? Un banquier international, possédant trois passeports, qui essaie de nous faire croire qu’il va faire les choses différemment de l’ancien premier ministre, et ce, même s’il a la même équipe et qu’il fut lui-même un proche conseiller de l’ancien gouvernement.

De l’autre, nous avons le chef conservateur, accusé par les médias bien-pensants d’être un mini Trump 2.0. Pourtant, qu’est-ce qu’il propose de si choquant ? Remettre de l’argent dans les poches des contribuables ? Vouloir s’attaquer à des problèmes réels ? Quoi qu’il en soit, il ne sera probablement pas le prochain premier ministre, suite à une campagne de peur sans précédent orchestrée par les médias canadiens.

Les deux autres candidats n’ont aucune chance de prendre le pouvoir. Le chef du NPD semble avoir oublié la notion même de fédéralisme, qui partage en théorie les compétences entre le gouvernement central et les provinces. Il agit comme un coq blessé : agressif, sans montrer aucun signe d’introspection pour avoir fait tenir le gouvernement libéral aussi longtemps.

Et finalement, le chef du Bloc québécois, qui, malgré une bonne campagne, aura perdu du terrain au profit des libéraux, sans que ces derniers aient livré une bonne campagne. Une campagne marquée par les mensonges, le chantage et le mépris souverain d’un Mark Carney pour le Québec.

Cette campagne fut catastrophique à tous les niveaux. Pour les conservateurs, pour le NPD, et même pour le Bloc. Bien que le Bloc et les conservateurs n’y soient pour rien. Les médias ont fait le choix du candidat du système. Celui de Bay Street, de la haute finance torontoise. Comment ne pas y voir un aveu d’échec de la démocratie canadienne ?

Les grands enjeux ont été évacués par la seule paranoïa à l’égard de Donald Trump. Radio-Canada a évidemment joué un rôle majeur dans cette campagne, Car Carney a promis à la boîte une augmentation de leur financement, en plus de leur permettre de conserver les revenus publicitaires. C’est définitivement l’hôpital qui se moque de la charité.

Peu importe, il faut faire ce qu’il faut. Si ce n’est pas encore fait, allez voter demain, le 28 avril, pour un candidat qui sera en rupture avec l’ordre libéral. Le Bloc, malgré son gauchisme sociétal parfois insupportable, peut remporter plusieurs circonscriptions en région. Quant aux conservateurs, allez-y sans hésiter également si cela peut donner quelques victoires supplémentaires au Québec.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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