Il faut dire qu’en politique, on l’a, ou on ne l’a pas. C’est comme ça. On peut dire que Jagmeet Singh fait partie de la deuxième catégorie. De ceux qui n’ont pas de flair. Il a déchiré l’entente qui l’unissait aux libéraux, mais se garde une porte de sortie pour maintenir le gouvernement en place. Ses arguments contre Justin Trudeau n’ont pas été suivis d’actions ces dernières années. Voici en quoi la stratégie de Jagmeet Singh est dangereuse pour l’avenir de son parti.
Monsieur Singh, qui prétend être le seul parti étant en mesure de faire barrage aux conservateurs, a déchiré l’entente qui l’unissait afin de maintenir au pouvoir les libéraux de Justin Trudeau. Celui-ci est à la tête d’un gouvernement minoritaire, et il a besoin d’un parti d’opposition pour ne pas tomber. Mais il y a toujours bien des limites à défendre l’indéfendable.
Le chef du NPD prétend que Trudeau est trop soumis aux grandes entreprises, qu’il ne pense pas aux gens ordinaires. Cela est vrai. Mais en quoi le NPD a-t-il combattu la pression à la baisse sur les salaires du grand patronat ces dernières années? Il a appuyé Justin Trudeau dans son programme d’immigration radical. Il a aussi appuyé chaque budget, en y ajoutant des mesures sociales qui sont soit inutiles, ou particulièrement coûteuses.
Ce n’est pas d’hier que Justin Trudeau est « soumis » aux grandes entreprises. On n’a qu’à penser à la controverse de SNC-Lavalin. Une ministre libérale fut obligée d’accorder un traitement de faveur à ce géant québécois du génie-conseil. Nous nous souvenons de la suite. Trudeau fut blâmé par le commissaire à l’éthique. Mais si ce n’était que ça. Plein d’autres controverses concernant des grandes entreprises, des fondations opaques, comme celle de l’Aga Khan, ont émaillé le long règne de Justin Trudeau.
Ainsi, la stratégie de Jagmeet Singh de se distancier de son allié Justin Trudeau est probablement l’une des pires dans l’histoire récente du Canada. Son parti est entaché par sa trop grande proximité, idéologique notamment, avec les libéraux. Il est difficile de voir le NPD autrement que comme une version encore plus radicalisée des libéraux. Par exemple en matière de multiculturalisme. D’ailleurs, le NPD comme les libéraux se partagent le même électorat urbain.
Il est difficile de comprendre après pourquoi avoir collaboré avec les libéraux pendant des années, soudainement, le chef du NPD souhaite combattre les conservateurs avec ses moyens dérisoires et son impopularité. C’est acté que Pierre Poilievre sera le prochain premier ministre. Mais Jagmeet Singh n’a aucune chance de le battre d’aucune manière. Les projections du NPD en nombre de sièges sont catastrophiques. Celle-ci serait actuellement de seulement 16 sièges pour les néo-démocrates. Pas de quoi briser les pattes à un canard.
Contrairement à un PSPP qui a fait renaître son parti de ses cendres avec le Parti Québécois, Jagmeet Singh est présent en politique fédérale depuis des années. Il ne peut incarner la « nouveauté » contrairement au chef du PQ. Nous connaissons déjà ce qui risque de se produire : si des élections sont déclenchées, le NPD sera pratiquement balayé de la carte, et Jagmeet Singh sera forcé de démissionner. Mais bon, ce n’est pas gentil de le dire qu’il est un mauvais chef pour son parti, malgré son manque évident de flair politique.
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