Dans un article publié récemment dans le Toronto Sun, Brian Lilley met en lumière une évolution discrète mais significative dans la politique commerciale du gouvernement canadien. Selon un rapport de la société de conseil Oxford Economics, le Canada a pratiquement éliminé la majorité des tarifs douaniers, en grande partie grâce à des exonérations et des suspensions qui ont rendu ces taxes quasi nulles. Ce changement survient après des mois de discours acerbes du gouvernement de Mark Carney, qui avait promis de répondre avec « force et détermination » aux tarifs américains imposés sur les produits canadiens, en particulier ceux de l’acier et de l’automobile.
La fin des « représailles » tarifaires
Brian Lilley rappelle que, malgré les déclarations enflammées de Mark Carney et de son cabinet, une décision prise par le gouvernement le 16 avril 2025 a suspendu la collecte de la majorité des tarifs jusqu’en octobre, effectuant une réduction effective des tarifs à partir du 7 mai 2025, jour de la publication de cette décision dans la Gazette du Canada. Ce choix stratégique soulève des questions sur la cohérence entre la rhétorique dure du gouvernement et ses actions réelles sur le terrain.
Un revirement silencieux
Lilley critique l’attitude du Premier ministre Mark Carney, soulignant l’ironie de la situation où, tout en tenant des propos fermes et en s’engageant à riposter contre les États-Unis, le gouvernement canadien a effectivement éliminé ces mesures peu de temps après avoir pris une photo avec Donald Trump à la Maison-Blanche. Carney et Trump, tous deux souriants et donnant un signe de pouce, étaient-ils déjà au courant de l’annulation des tarifs, qui a eu lieu le jour suivant cette rencontre ?
L’élément qui dérange dans cette analyse est la déconnexion entre les discours publics du gouvernement et les décisions politiques internes. Carney, tout en véhiculant une image de leader prêt à défendre les intérêts du Canada contre les États-Unis, semble avoir adouci la réalité en optant pour des mesures moins contraignantes envers les Américains.
Le discours du gouvernement : une façade d’actions fermes
Lilley met également en lumière la manière dont le discours de Carney pendant la campagne électorale a été marqué par des déclarations de fermeté. Le 3 avril 2025, Carney avait réagi aux tarifs américains en insistant sur la nécessité de répondre « avec un but et une force », alors qu’une semaine plus tard, en campagne à Hamilton, il affirmait que les contre-tarifs canadiens étaient conçus pour causer « une douleur maximale » aux États-Unis, tout en minimisant l’impact sur le Canada. Cependant, cette stratégie de représailles a vite été contournée, et la suspension des tarifs démontre que les actions réelles ne correspondent pas à l’ardeur verbale.
Une nouvelle approche, mais à quel prix pour le Canada ?
Le rapport d’Oxford Economics révèle une autre facette de cette politique commerciale, suggérant que l’annulation des tarifs sur la plupart des biens est un choix stratégique visant à éviter d’endommager l’économie canadienne. Tony Stillo, directeur de l’économie canadienne chez Oxford, a déclaré à Bloomberg que cette approche « stratégique » du gouvernement permet de maintenir des relations solides avec les États-Unis tout en préservant les intérêts économiques du Canada.
Ce qui soulève la question de savoir si cette concession constitue un abandon des objectifs affichés du gouvernement ou si elle représente un calcul à long terme dans les négociations commerciales avec les États-Unis. Le manque de clarté et de transparence sur cette décision montre à quel point les décisions internes peuvent diverger des messages publics.
Un Canada isolé dans la diplomatie commerciale ?
L’article de Lilley évoque également les précédents accords commerciaux du Canada, mettant en évidence le fait que des pays comme la Chine et le Royaume-Uni ont réussi à négocier des accords avec les États-Unis bien plus rapidement, ce qui soulève une question fondamentale : pourquoi le Canada est-il à la traîne ? Le diplomate américain cité dans l’article fait remarquer qu’un accord avec le Canada pourrait être conclu « en une demi-journée », suggérant que le pays dispose déjà des informations nécessaires sur les irritants commerciaux. La question reste : pourquoi Carney tarde-t-il à entamer des discussions sérieuses avec les États-Unis ?
L’urgence d’une véritable négociation
Lilley conclut en exprimant sa préoccupation quant à la direction de la politique commerciale canadienne, soulignant que Carney, malgré ses déclarations enflammées et son discours de fermeté, semble avoir les coudes baissés face à la réalité des négociations internationales. Au lieu de poursuivre une approche de confrontation avec les États-Unis, il serait plus sage pour le Canada de s’engager dans des négociations substantielles, pour enfin résoudre les irritants commerciaux et garantir des relations commerciales équilibrées avec son principal partenaire économique.
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