La Lettonie accueillerait volontiers des expéditions de GNL canadien pour aider l’Europe à réduire sa dépendance à l’égard du gaz russe à la suite de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, a déclaré le nouvel ambassadeur de ce pays balte au Canada.
Kaspars Ozolins a déclaré qu’une proposition est en cours de réalisation pour construire un terminal d’importation de gaz naturel liquéfié près du port de Skulte, en Lettonie, sur la mer Baltique, et que son pays encouragerait les investisseurs canadiens.
« Nous essayons de construire un système énergétique résilient », a déclaré M. Ozolins dans une interview. « Si le Canada doit investir dans le GNL, nous le soutiendrons de tout cœur ».
Ce dont les pays européens sont sûrs, c’est qu’ils ne peuvent plus dépendre du gaz naturel russe. Grâce à ses abondantes réserves de gaz, à la proximité de ses champs pétrolifères et à un vaste réseau de gazoducs existant, la Russie domine le marché du gaz de l’Union européenne, dont elle couvre environ 38 % des besoins.
Lors des crises gazières de 2006 et 2009, des différends entre la Russie et l’Ukraine, portant essentiellement sur la tarification, ont entraîné une interruption de l’approvisionnement de l’Ukraine, dont les effets se sont immédiatement répercutés en Europe.
Le mois dernier, au premier jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Lettonie a pris la décision d’acheter davantage de gaz naturel et a ordonné à l’entreprise publique d’énergie Latvenergo d’acheter une quantité qui est transférée dans le stockage souterrain du pays à Vidzeme. La Lettonie dispose d’une capacité de stockage souterrain pouvant contenir plus de 4,7 milliards de mètres cubes de gaz naturel, a déclaré M. Ozolins. Cela équivaut à environ deux ans de consommation de gaz naturel pour les 1,9 million d’habitants du pays.
Selon M. Ozolins, la dépendance de la Lettonie à l’égard du gaz naturel russe est actuellement saisonnière : le gaz est utilisé pendant les mois d’hiver pour le chauffage et la production d’électricité. Il a ajouté qu’à l’avenir, la Lettonie pourrait également « acheter du GNL au Canada, le stocker sous terre et le pomper pendant l’hiver ».
« Il y aura un besoin de plus de gaz et le marché est là », a-t-il dit.
Mais les propositions d’exportation de GNL au Canada continuent de se heurter à des obstacles, notamment le manque d’accès aux pipelines dans les eaux côtières et la difficulté de trouver des moyens pour que les projets soient économiquement viables lors de la planification des infrastructures pour transporter le gaz naturel et le transformer en liquide.
Après des années de faux départs de la part de promoteurs potentiels qui espéraient exporter du GNL depuis le Canada, on ne sait pas combien d’usines pourraient être construites au cours des cinq prochaines années. Un seul projet d’exportation canadien, LNG Canada, dirigé par Shell PLC à Kitimat (C.-B.), est en cours de construction.
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