Depuis des mois, le narratif médiatique principal autour du PCQ a été de le présenter comme un petit parti dans la marge et ne réunissant que quelques « coucous » anti-mesures sanitaires. Les médias grand public n’en ont pas raté une pour diminuer l’influence réelle du parti et du mouvement qu’Éric Duhaime était en train de bâtir. Avec le succès retentissant du lancement de campagne hier, qui a fait salle comble et a obligé les organisateurs à refouler des gens aux portes, il devient de plus en plus difficile pour les médias de nier que le PCQ est sur une véritable lancée.
L’évènement, qui avait lieu au complexe Capitale Hélicoptère à côté de l’aéroport Jean-Lesage, a effectivement attiré une foule extatique et faisant preuve d’un impressionnant enthousiasme. Les gens scandaient « PCQ! PCQ! PCQ! » dans la fébrilité avant que l’actrice et candidate Anne Casabonne, ne démarre l’évènement, affirmant à la blague que la prochaine fois, ils devraient louer le Centre Vidéotron.
Expliquant la raison de ce lancement de campagne précoce, Éric Duhaime évoqua aux médias les grandes dépenses publicitaires du gouvernement caquiste à même la poche du contribuable depuis quelques semaines – ce qui a d’ailleurs poussé le PCQ à émettre une plainte à la commissaire à l’éthique de l’Assemblée-Nationale la semaine dernière.
Éric Duhaime révèle donc un peu plus le tonus dont il est capable ; au lieu d’attendre docilement le lancement officiel de campagne par le gouvernement et le laisser se payer des publicités détournées, il lance lui-même les hostilités et démarre sa campagne en grande pompe.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le chef conservateur crée de tels coups d’éclats médiatiques dans les derniers mois. Hautement dynamique et apparemment à l’affût de toute opportunité, il s’est trouvé des alliés et amis chez des stars déchues pour leurs propos contre les mesures sanitaires, comme Anne Casabonne ou Guillaume Lemay Thivierge, avec qui il est ensuite allé faire du parachute. La semaine dernière, on le voyait s’entraîner avec Georges Saint-Pierre, qui tentait de le pousser jusqu’à sa limite en affirmant vouloir « tester la force de son mental ».
Ces petites apparitions peuvent sembler anodine, mais elles témoignent tout de même d’une grande force d’attraction du chef conservateur auprès d’un large éventail de personnalités publiques et ce malgré de constantes campagnes de salissage contre lui. Il est ainsi réaliste de penser que beaucoup plus de gens le supportent en silence pour éviter de se faire apposer une étiquette.
C’est un peu le problème des politiques de division qui ont été employées par Legault ou Trudeau dans les dernières années, et qui poussent les gens à diviser la population entre un camp du bien, informé, qui croit la science, qui fait sa part en acceptant toutes les mesures sanitaires, et un camp de conspirationnistes, « coucous », complotistes d’extrême-droite intolérante. Un tel manichéisme ne fait au bout du compte que dissimuler les véritables allégeances sous des simplifications grossières, et les gens taisent leurs idées pour éviter d’être stigmatisé. Bref, peut-on réellement dire que le PCQ est un petit parti dans la marge? Peut-on réellement croire les sondages? Il y a un dynamisme et un engouement flagrant qui est en train de se bâtir autour de ce parti et qui dépasse largement la seule critique des mesures sanitaires pour épouser la cause des libertés individuelles et de l’indépendance économique des Québécois.
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