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L’Australie interdit les réseaux sociaux pour les moins de 16 ans; devrions-nous faire la même chose?

L’Australie est souvent un pays précurseur au niveau judiciaire dans le monde. La dernière loi votée fera date : le gouvernement australien interdira dès l’année prochaine les réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, et ce même s’ils ont le consentement de leurs parents. Devrions-nous s’inspirer de cette législation, afin d’aider les jeunes Québécois?

Lorsque Paul St-Pierre Plamondon a émis des réserves quant à la présence des écrans dans les écoles et les CPE, des cris d’hystérie ont résonné de partout. On a accusé le chef du Parti Québécois de n’être rien de moins qu’un « communiste »! Il faut quand même le faire. Alors que PSPP a seulement dit que l’État se doit de montrer l’exemple en matière de numérique.

Les écoles de la Silicon Valley, là où les enfants des employés et cadres de Google, Facebook, Apple et de centaines d’autres entreprises sont scolarisés, les écrans sont tout simplement bannis. Pourquoi? Parce que les écrans nuisent au développement normal des enfants. On le voit avec le « brain rot », mot-clé sur YouTube, la quantité de contenus absurdes et choquants proposés aux enfants.

Le poète et professeur Lucien Francoeur (Dieu ait son âme) disait dans une entrevue aux Francs-tireurs que le cerveau humain avait changé lors de l’invention de la roue. Comment le cerveau a-t-il changé depuis l’invention du téléphone portable? On peut se poser la question. Nous parlons régulièrement des comportements violents des enfants dans les écoles du Québec.

Il faut cesser de cesser midi à quatorze heures. Les écrans nuisent au développement des enfants. Les parents sont surpris de voir des enfants aussi violents lorsqu’on leur enlève leur écran. Mais pour ces raisons, faut-il pour autant interdire les écrans (ou les réseaux sociaux) chez les personnes mineures? La question est complexe. On oublie que comme avec chaque innovation technique, il y a deux pôles.

Un côté positif, comme dans le cas du nucléaire, qui donne de l’énergie électrique, et qui peut soigner. Et un mauvais côté, avec la fabrication d’armes nucléaires. Les écrans, c’est un peu la même chose. C’est l’usage qui compte. Ceux-ci permettent l’accès à un monde toujours plus petit, et d’apprendre plus facilement. Combien de gens disent avoir appris l’anglais par le biais d’Internet? Beaucoup.

Quant aux réseaux sociaux, ils seraient plus faciles à bannir évidemment que les écrans en soi. Mais cela n’est pas nécessairement une bonne idée. Même si des jeunes sont intimidés par le biais de ceux-ci, ils permettent néanmoins une certaine socialisation, avant qu’elle puisse se manifester dans la vie réelle. Combien de gens avez-vous connus sur les réseaux sociaux avant de les voir dans la vraie vie?

Pour cette raison, il ne faut pas bannir les réseaux sociaux chez les mineurs. Pour ce qui est des écrans, cela serait mission impossible de toute façon, tant ils sont présents dans notre quotidien. Et tout simplement incontournables. Il doit y avoir des campagnes pour sensibiliser aux effets des écrans, et des réseaux sociaux. Un usage raisonné des réseaux sociaux doit être enseigné au plus jeune âge.

Les adolescents eux-mêmes pourront le dire qu’il y a un problème avec les réseaux sociaux dans leur vie. Alors que les anciennes générations sont optimistes par rapport à la technologie, les jeunes semblent davantage « technophobes ». Ils comprennent l’effet qu’ont les écrans, l’économie de l’attention dans leur vie. En ce sens, cela facilite la prise en charge du problème.

Comme collectivité, nous pouvons réfléchir sur le poids des écrans dans nos vies. Une piste, ce serait que les écoles limitent la présence de ceux-ci. PSPP avait raison. De même que le gouverneur de la Floride. Même si cela ne devrait pas aller jusqu’au bannissement pur et simple. Pourquoi? Parce que l’interdit est attirant. Si c’est « interdit », il y aura volonté de transgression.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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