On se souvient tous de cette journée du 11 septembre 2001. C’était une belle journée ensoleillée de fin d’été. Nous étions à l’école ou au travail. Plusieurs d’entre nous étaient des enfants à cette époque. Mais ces attentats marqueront le XXIe siècle. Nous en subissons toujours les conséquences aujourd’hui. Quelques réflexions sur une journée qui changera le monde pour toujours.

Moi, je m’en souviens de cette journée comme si c’était hier. J’étais en 4e année du primaire. Je revenais de l’école pour dîner. À cette époque, ma mère restait à la maison. Je me souviens qu’à ce moment-là, elle était rivée sur LCN. J’ai compris à ce moment-là qu’il s’était passé de quoi de très grave. J’ai senti que quelque chose avait changé pour toujours. Je me souviens encore très bien de cette journée. Comme la plupart d’entre vous.

Les images impressionnantes des deux tours percutées par des avions, mais aussi le Pentagone, ont marqué mon enfance. En quelque sorte, je suis sorti à ce moment-là de l’innocence. Ce fut mon premier contact avec la géopolitique, mais aussi avec le monde arabe. Il faut dire qu’au Saguenay à cette époque-là, nous étions loin des grandes préoccupations du monde. Nous avions entendu parler de la Bosnie, car plusieurs militaires du Saguenay étaient allés là-bas. Mais l’Afghanistan, l’Irak, l’Arabie Saoudite, ça ne nous disait rien. C’était loin.

Pourtant, même si ça fait aujourd’hui 23 ans, l’événement continue de nous hanter. Les conséquences de ces attentats sont innombrables. Les contrôles de sécurité dans les aéroports sont plus compliqués qu’avant. À une époque pas si lointaine, il était quasiment courant d’aller saluer les pilotes de l’avion. Quant à nous, les détenteurs d’un passeport canadien, il était possible de travailler aux États-Unis avec une plus grande facilité. Le Canada et les États-Unis formaient une sorte d’espace Schengen, comme l’Union européenne aujourd’hui.

Les choses ont bien changé depuis. Bien sûr, les événements qui se sont déroulés à New York et Washington sont une tragédie, mais ils ont provoqué une telle réaction en chaîne qu’il est encore difficile d’estimer tout ce qui s’est passé depuis. L’invasion de l’Afghanistan et ses vingt longues années d’occupation qui se révélèrent un échec patent, mais aussi l’Irak, la pire erreur des néoconservateurs, qui marquera au fer rouge le siècle américain.

Cette invasion, justifiée sous de faux prétextes, créera un monstre : l’État islamique. En effet, les officiers sunnites, écartés du pouvoir par les Américains, se vengeront de la pire des manières en créant ce qui sera le groupe terroriste le plus violent de l’histoire moderne. À une époque où les réseaux sociaux se généralisent. Nous connaissons la suite. Le monde ne sera plus jamais le même.

Mais le 11 septembre 2001, c’est la démonstration de la vulnérabilité de nos systèmes de sécurité. Que les États-Unis ne sont pas aussi intouchables qu’ils estimaient l’être. Encore aujourd’hui, nous subissons une intrusion dans nos vies privées au nom de la lutte contre le terrorisme. Edward Snowden l’a très bien démontré avec le scandale qu’il a révélé. Nous avons perdu quelque chose cette journée-là.

Le terrorisme n’a pas dit son dernier mot. Il y a quelques jours, un « étudiant » étranger d’origine pakistanaise était arrêté à la frontière canado-américaine, qu’il tentait de franchir illégalement, afin de commettre un attentat contre un centre culturel juif de Brooklyn. Cela démontre que nous ne sommes plus à l’abri de possibles attentats. On peut quand même se rassurer que les agences de renseignement sont efficaces. Mais avec un système d’immigration qui fait passer tant de « pommes pourries », cela relève du miracle qu’il n’y ait pas encore d’attentat à grande échelle depuis plusieurs années.

Le 11 septembre 2001 est loin dans nos esprits, mais pourtant, nous continuons d’en vivre les conséquences tous les jours. Lorsque nous regardons les nouvelles, lorsque nous voyageons, mais aussi lorsqu’on sait à quel point nos gouvernements ont dû développer des outils de surveillance sophistiqués pour contrer le terrorisme. Ça nous rappelle aussi, qu’en Amérique du Nord, malgré notre isolement relatif des zones de conflit, que la marche du monde peut nous rattraper et que nous ne sommes pas intouchables.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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