Le bilan de François Legault est l’un des plus mauvais de l’histoire du Québec moderne

Le premier ministre, élu en 2018 sous les couleurs de la Coalition Avenir Québec, a déjà passé six longues années au pouvoir. Si sa réélection ne fut une surprise pour personne, il demeure néanmoins que son bilan est l’un des plus mauvais de l’histoire du Québec moderne. Entre paresse intellectuelle, mauvaise gestion des finances publiques, et autoritarisme, faisons un bilan provisoire de ce chef pas comme les autres.

En 2018, nous étions tous pas mal écœurés du long règne des libéraux. Se sont succédé pendant près de 15 ans, sauf une parenthèse de deux années sous Pauline Marois, les mandats de Jean Charest et Philippe Couillard. Les deux premiers ministres ont contribué à l’érosion du français au Québec, qui ont multiplié les politiques hostiles aux nationalistes, de même que mettre en danger la pérennité du Québec à long terme.

Le bilan est mauvais pour les libéraux, mais on peut dire une chose : ils étaient efficaces dans leur nuisance. Leur agenda fut appliqué à la lettre. Mais on ne peut pas en dire autant pour François Legault. Celui-ci est passé d’une lune de miel avec les Québécois, à sa chute dans les abysses. Comment en est-il arrivé là? C’est très simple.

La pandémie pour commencer. Legault s’est révélé un mauvais gestionnaire en temps de crise. Non seulement des milliers de personnes âgées sont mortes dans l’indifférence dans nos CHSLD, mais l’autoritarisme dont il a fait preuve pendant la pandémie nous a marqués. On se souvient tous du couvre-feu. Le Québec est la seule administration en Amérique du Nord à avoir appliqué un couvre-feu strict. De même qu’à avoir imposé des amendes délirantes de plus de 1600$ pour une première offense.

Mais les Québécois, ayant bon cœur, se sont dits : il mérite une autre chance, car la pandémie l’a sûrement empêché d’aller au bout de ses idées. Un très mauvais réflexe de colonisé. Le deuxième mandat, jusqu’à un certain point, est pire que le premier. Pendant la pandémie, il avait au moins des excuses pour justifier son incompétence. Mais là, ça ne passe pas.

Le Québec sous son mandat a réussi l’exploit d’avoir un déficit de 11 milliards de dollars. Alors que la qualité des services ne fait que se dégrader. Vivez-vous sur la Côte-Nord? Bonne chance si vous tombez malades! Il est probable que vous n’ayez pas les soins nécessaires, alors que vous devrez payer comme les autres pour ce déficit monstre.

L’état du système de santé est mauvais partout au Québec. Des centres de santé ferment en région. Les infirmières sont à bout. Mais bon, ce qui est important pour le premier ministre, c’est de faire entrer au Québec une grosse usine de batteries. À n’importe quel prix. Même si rien ne fonctionne et que Northvolt sera bientôt en faillite, il n’y a rien à faire pour arrêter François Legault.

Peu importe que le projet ait déjà englouti 700 millions de dollars, que l’on ait voulu recruter des travailleurs étrangers en Corée du Sud pour faire fonctionner l’usine, le manque de transparence dans la gestion du projet. Québec songe présentement à redonner 300 millions supplémentaires pour sauver la Suédoise Northvolt de la faillite. Rendu à ce niveau, c’est de l’acharnement. Comme un joueur qui va flamber son dernier chèque pour espérer se refaire aux machines à sous.

Ne parlons pas non plus du bilan de François Legault en matière d’immigration. Il s’agit clairement d’un cas sévère de paresse intellectuelle. Celui qui nous parlait de louisianisation pour le Québec blâme le fédéral alors que lui-même à des leviers pour réduire l’immigration de travail temporaire. Mais pour cela, tenir tête au conseil du patronat sera une nécessité absolue. Ce que ne compte pas faire François Legault. Oui, son gouvernement, c’est le symbole de tout ce qui ne va pas au Québec en 2024. Et il faudra serrer les dents pendant deux longues années pour changer de premier ministre. Ce qui relèvera presque de l’exploit.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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