Le Canada ne peut accueillir toute la misère du monde

Dans le Journal de Montréal du 3 avril 2024, on présente le portrait de demandeurs d’asile, tous originaires du sous-continent indien, et de leurs conditions de vie déplorables à s’entasser dans des logements insalubres et trop coûteux. Bien que nous serions tentés d’avoir de la compassion, il faut néanmoins se rappeler que le Canada n’a pas pour vocation ni les moyens d’accueillir toute la misère du monde. Voici pourquoi.

7 personnes qui vivent ensemble dans un 4 1/2, dont une femme enceinte. Toutes les pièces ont été converties en chambres par le propriétaire peu scrupuleux de louer à des conditions illégales selon le tribunal administratif du logement. Mais comme on dit : circulez, il n’y a rien à voir. Personne ne semble particulièrement intéressé dans les milieux libéraux (qui dirigent Parc-Extension), à combattre les trafiquants d’êtres humains et les marchands de sommeil.

On fait dans l’article le portrait de ces gens qui se disent persécutés dans leur pays d’origine. Des histoires de vengeance familiale, de discrimination religieuse. Or, il s’agit simplement de regarder l’actualité en Inde, au Pakistan et au Bangladesh pour voir que ces situations dramatiques peuvent concerner des centaines de millions de personnes.

Bien sûr, ces gens ne viennent pas tant pour des raisons de vie ou de mort. Mais davantage pour des raisons économiques. Ce qui est contraire au droit d’asile. Droit prévu à la base après la Seconde guerre mondiale pour quelques centaines de milliers d’Européens vivant sous le bloc soviétique. Les vainqueurs de la guerre n’ont jamais cru que l’ouverture du droit d’asile permettrait dans les décennies suivantes à des millions de gens venus des pays les plus pauvres de s’installer en Europe, en Australie ou en Amérique du Nord.

Une autre question demeure : a-t-on vraiment les moyens de faire face à un tel afflux de demandeurs d’asile? Et encore plus particulièrement de cultures aussi éloignées de la nôtre? Dans une étude de statistiques Canada, on y rapportait que seulement 2% des Indiens (ce qui inclut les minorités religieuses) travaillaient en français au Québec. De plus, un nombre de tensions se fait sentir entre les diverses composantes de la diaspora indienne dans la région de Toronto. Des temples sikhs vandalisés par des hindous et inversement.

De plus, Justin Trudeau a enfin reconnu que ses politiques avaient mené en bonne partie à la crise que nous vivons tous. Crise du logement bien sûr, mais aussi baisse des salaires dans certaines industries. Les économistes honnêtes n’ont pas été écoutés. On a préféré à la place mentir en disant qu’il n’y avait pas d’études probantes concernant la pression sur les salaires par l’immigration massive.

L’habitation du Canada se fait en bonne partie dans de petites zones géographiques situées dans les régions tempérées sur la frontière avec les États-Unis. Et ce au prix d’une utilisation massive d’hydrocarbures et d’une électricité utilisée abondamment. Le Canada ne peut recevoir le monde entier et espérer fonctionner comme un pays développé normal. La France, qui bénéficie d’un climat bien meilleur que le nôtre, et qui a une des agricultures les plus productives au monde, a elle-même atteint ses limites dans le nombre de migrants qu’elle peut recevoir.

Les demandeurs d’asile semblent déçus de la réalité canadienne dans ce que rapporte le Journal. Pour cela, il faut blâmer les vendeurs de rêves. À la fois par le gouvernement canadien, qui utilise ces gens pour contrer l’indépendance du Québec et les exploiter, mais aussi par des trafiquants d’êtres humains qui n’hésitent pas à les mettre en danger pour des sommes d’argent considérables. Le Canada n’est pas le paradis, et il sera de moins en moins vivable tant qu’il n’y aura pas de restrictions appliquées aux frontières quant à l’afflux de trop nombreux demandeurs d’asile. Un système fonctionnel sera bon à la fois pour les nationaux et pour les vrais réfugiés.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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