C’est aussi surprenant qu’insolite : le Parti Québécois, qui était donné pour « mort » il y de ça à peine un an est maintenant en tête des sondages. Ils obtiennent 30% des intentions de vote, dont 35% dans la grande région de Québec. Mais au-delà de ces chiffres, intéressons-nous au déclin spectaculaire de la CAQ dans le cœur des Québécois. Ce parti qui a obtenu la plus grande majorité dans l’histoire récente serait en situation minoritaire aujourd’hui. Comment cela est-il possible? Est-ce possible que cela marque aussi le début de la fin pour François Legault? C’est ce que nous allons voir.
François Legault a déjà dit par le passé que s’il faisait un second mandat, qu’il ne le terminerait pas. Qu’il laisserait la place à un plus jeune que lui. On peut le comprendre. Le premier ministre est le doyen de l’Assemblée nationale, et il est à un âge où les gens veulent profiter de leur retraite avec leurs petits enfants. Or, il a dû gérer la crise de la COVID-19, avec les conséquences catastrophiques que nous sommes toujours en train de vivre avec l’inflation et les tensions entre Québécois.
Son premier mandat est marqué par les lois 21 et 96. Même si ces lois sont essentiellement symboliques, elles ont provoqué la colère du Canada anglais et de nombreux lobbys ici au Québec. Des villes canadiennes se sont même mobilisées contre la loi 21, car elle violerait les « principes fondamentaux et la diversité du Canada ». Heureusement, des juristes québécois, avec à leur tête le regretté Frédéric Bastien, ont réussi à faire invalider devant la cour en Ontario la décision du conseil municipal de Toronto de financer la contestation judiciaire de la loi 21.
S’il faut prendre ces petites victoires symboliques, il demeure néanmoins que François Legault ne sait pas quoi faire d’un second mandat. Est-ce un mandat de gestionnaire? Nous ne le savons pas ce qui trotte dans la tête du premier ministre. Mais ce qu’il faut dire, c’est que la passion n’est plus là. Le premier ministre se dit « triste » que les Québécois soient en colère contre les décisions de son gouvernement. Mais ce n’est pas suffisant d’être triste. On ne sent plus de volonté combative de la part de François Legault.
Le troisième lien a fait très mal à la légitimité de la CAQ. On a vu ainsi comment le parti qui prétendait « vouloir faire le ménage » agissait comme les vieux partis d’antan. Mais encore, ce n’était pas la dernière fois où ils auraient eu affaire à l’opinion publique pour une décision controversée. Comme cette décision de financer la venue des Kings de Los Angeles pour jouer au centre Vidéotron. Il faut dire que la CAQ s’attendait probablement à une mauvaise réaction, mais pas à ce point. Et qu’est-ce qu’ils ont à dire? Quand ils se disent « serrés » dans les finances publiques par rapport à la grève du secteur public? Qu’il ne faut pas faire d’amalgame!
Comme Justin Trudeau, François Legault est arrivé au terme de son parcours politique. Il n’a plus rien à offrir à part des bonbons donnés ici et là, et un découragement grandissant dans la population. Et tout comme Justin Trudeau, il sera incapable de remonter la pente tant son impopularité est forte et que rien ne semble apaiser la population. S’il est peu probable que François Legault démissionne à court terme, les paris quant à la fin de son second mandat sont ouverts.
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