Le gouvernement de François Legault craque de partout depuis la pandémie : maintenant, les matelots quittent le navire

Nous vivons un automne politique excitant au Québec. Si nous parlons en long et en large des déboires du gouvernement Trudeau à Ottawa, il faut dire que le gouvernement du Québec, dirigé par François Legault, n’est pas en reste. Même si leurs politiques respectives ont des conséquences différentes, il faut dire que celles de François Legault sont le symbole de l’immobilisme. Petit tour d’horizon de ce qui ne va pas au Québec avec la coalition de François Legault.

Les choses se répètent comme elles se ressemblent. Le gouvernement pense avoir trouvé l’idée du siècle dans laquelle investir. À une certaine époque, c’était la Caisse de dépôts et de placements sous les libéraux qui faisait la sale job. Maintenant, c’est le gouvernement directement, au nom de la production énergétique. Northvolt, mais aussi Hydro-Québec, sont des acteurs d’une transition énergétique désastreuse.

Northvolt est une entreprise suédoise. Une « licorne » en quelque sorte. Un fonds spéculatif aurait investi là-dedans, cela se serait compris. Mais qu’un gouvernement mette tous ses œufs dans le même panier, cela l’est beaucoup moins. Des milliards seront probablement gaspillés. Tout ça pour quoi? Une usine de batteries.

Non seulement l’entreprise aurait fait appel à une main-d’œuvre étrangère, mais chaque emploi aurait été monstrueusement subventionné. C’est décevant quand on y pense. Pourquoi créer des usines si c’est pour employer des Sud-Coréens? De plus, Northvolt a du plomb dans l’aile. Les scandales se multiplient autour du monde. Des travailleurs sont morts empoisonnés dans une usine en Suède. Sans compter le retard dans la production de batteries.

Tout indique un désastre au plan financier pour le gouvernement québécois. Pourtant, ce n’est pas la seule chose qui soit dramatique. Cela aura pris six mois à Youri Chassin, anciennement à l’Institut économique de Montréal, pour s’insurger contre le déficit de 11 milliards de dollars. Comme on dit, il n’est jamais trop tard. Mais tout ça pour dire que les matelots quittent le navire pendant qu’il n’a pas encore totalement sombré.

S’il n’a pas encore formellement démissionné, c’est quand même une tuile supplémentaire sur la tête de François Legault que cette sortie. Comme le député Chassin l’affirme, les Québécois sont parmi les contribuables les plus taxés en Amérique du Nord, même s’ils ont du mal à accéder aux services publics.

De plus en plus de gens doivent aller au privé pour se faire soigner. Les infirmières sont prêtes à en découdre avec le gouvernement. Certaines régions sont aux prises avec des ruptures de service. Voilà, le bilan en santé de la CAQ. Vous vous souvenez de cette proposition qui revient régulièrement depuis des décennies de réduire le temps d’attente dans les hôpitaux? Maintenant, nous nous estimons chanceux si nous pouvons même voir un médecin. Particulièrement si l’on vit sur la Côte-Nord ou dans une région rurale comme Lac-Brome. Où le CLSC a fermé faute d’employés.

Tout ça pour dire que les Québécois ont donné près de 90 députés à la CAQ, afin d’avoir un « rapport de force » face à Ottawa. Et qu’est-ce que la CAQ fait malgré le pouvoir qu’elle a entre les mains? Pas grand-chose. Du damage control. Et même à ça, ce n’est pas spécialement réussi. Ce gouvernement est un peu à l’image du Québec actuel : indécis, fatigué, vieillissant mais appâté par le gain, même s’il n’a plus les moyens d’autrefois.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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