Le mépris est la marque de commerce du NPD envers le Québec

Le fédéralisme, vous connaissez? C’est un système politique où les compétences sont partagées entre un gouvernement central et des États. Les États-Unis sont un pays fédéral. Le Canada l’est aussi. Du moins en théorie. On voit sous le régime Trudeau un mépris affiché des compétences des provinces en santé et en éducation. Avec la complicité du NPD et son chef Jagmeet Singh, qui est allé encore plus loin que ses prédécesseurs pour imposer ce fédéralisme autoritaire au Québec. En quoi sa campagne de dénigrement récente contre le Bloc Québécois en dit long sur ce parti? C’est ce que nous allons voir.

Comme l’a expliqué Mario Dumont dans une récente chronique pour le Journal de Montréal, le fédéralisme canadien a tendance à arriver avec des « cadeaux », mais qui se révèlent empoisonnés. Par exemple, durant les années 60, le gouvernement canadien souhaitait imposer une assurance médicale universelle aux provinces, en échange de quoi le fédéral allait payer 50% de la facture. Or, l’eau a coulé sous les ponts depuis, et la facture a littéralement explosé. Mais sans que le fédéral tienne promesse.

C’est la même chose avec les dernières assurances, pour les médicaments et les dents, que le gouvernement Trudeau a voté sous la pression du NPD. Bien sûr, personne n’est contre l’idée d’assurer les personnes vulnérables. Mais c’est que le gouvernement du Québec a déjà ses propres assurances publiques. Et les autres provinces peuvent faire des choix démocratiques différents. Et surtout le plus important, c’est qu’il s’agit d’une compétence provinciale.

Ottawa s’autorise ainsi à dépenser dans les champs de compétence des provinces. Alors que François Legault souhaite avoir six milliards de dollars par année pour donner un peu de souffle au système de santé, le fédéral ne lui octroie qu’un seul milliard. Pire, le fédéral dépense avec ses propres programmes dans la cour des provinces. Au lieu de simplement donner l’argent à Québec directement. En théorie, le Québec a un droit de retrait avec compensation des programmes fédéraux. Mais la gauche libérale canadienne ne semble pas l’entendre de cette façon.

Le NPD sous Jagmeet Singh a changé la direction du parti vers un fédéralisme conciliant, vers un fédéralisme de confrontation et centralisateur. On se souvient de la déclaration de Sherbrooke, où le NPD affirmait qu’il reconnaîtrait un Québec souverain advenant un référendum avec 50%+1. Mais depuis la mort de Jack Layton, qui a reçu la confiance des Québécois, et le départ de la vie politique de Thomas Mulcair, le NPD est dirigé par un militant multiculturaliste radicalisé.

Même si le NPD a subi en 2019 la pire défaite de son histoire, cela n’a pas empêché Jagmeet de rester chef du parti. C’est une règle non écrite au Québec et au Canada qu’un chef incapable de livrer la marchandise doit céder sa place. Or, celui-ci ne semble pas intéressé par l’introspection. Son arrogance n’a d’égal que son mépris des Québécois. On l’a vu avec une récente campagne de salissage à l’égard du Bloc Québécois.

Dans cette publicité, on voit les photos en noir et blanc des députés du Bloc Québécois, avec la mention qu’ils bloquent le « progrès social ». Habituellement, ce genre de blâme, qui associe les opposants à des ennemis du progrès et de la justice sociale, est davantage associé aux régimes staliniens qu’à une démocratie libérale comme le Canada. On disait des opposants à éliminer en Union soviétique qu’ils étaient des « ennemis du peuple ». Sans tomber dans une comparaison grossière, le NPD s’est peinturé dans un coin en démontrant son mépris de la démocratie québécoise.

Ce qui menace l’unité canadienne, ce n’est pas les « séparatistes », ce sont les comportements prédateurs des libéraux et de leurs alliés néo-démocrates. Après, ces mêmes individus s’étonnent que de plus en plus de Québécois, mais aussi d’Albertains et de gens d’autres provinces remettent en question la légitimité d’Ottawa de toujours s’immiscer toujours davantage dans nos vies. Le meilleur gouvernement pour la gestion quotidienne, c’est un gouvernement proche des gens. Pas des bureaucrates à Ottawa qui créent de beaux programmes pour après vous refiler la facture quand viendra le temps de payer.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

Recent Posts

Citoyenneté et histoire ; avoir le sens des priorités

Deux récents sujets de l'actualité politique québécoise me semblent être des exemples éloquents de ce…

9 heures ago

Un bilan catastrophique pour Valérie Plante

Dans la vie, il y a ceux qui assument leurs responsabilités, et les autres. On…

2 jours ago

L’immigration massive : un juteux business pour des gens pas très honnêtes

Vous le savez, le gouvernement de Justin Trudeau a ouvert à pleines portes l’entrée massive…

3 jours ago