Une nouvelle qui pourrait passer inaperçue chez nous fait grand bruit dans les milieux libertariens américains : l’État du Mississippi, pourtant le plus pauvre des États-Unis, a annoncé par la voix de son gouverneur Tate Reeves, qu’il abolira progressivement l’impôt sur le revenu prélevé sur les travailleurs. Ce changement de cap fiscal n’est pas anodin. Il place le Mississippi dans une dynamique de compétition féroce pour attirer investissements et talents. La vraie question pour nous : et si le Québec faisait la même chose?
Voici ce que déclare le gouverneur Reeves dans un communiqué officiel :
« Depuis mes jours en tant que lieutenant-gouverneur jusqu’à ma première campagne pour ce poste – et à chaque session législative depuis – j’en ai fait ma mission. Parce que je crois en une idée simple : que le gouvernement devrait prendre moins afin que vous puissiez garder davantage. Que notre peuple devrait être récompensé pour son travail acharné, et non puni. Et que le Mississippi a le potentiel de devenir un aimant pour les opportunités, les investissements, les talents – et pour les familles qui cherchent à bâtir une vie meilleure. »
Ce discours, bien que typiquement républicain, pourrait trouver écho dans une partie de la population québécoise, fatiguée du poids fiscal, des taxes multiples et de la lourdeur bureaucratique. Car il faut le dire : le Québec est l’un des endroits en Amérique du Nord où le fardeau fiscal est le plus lourd, tant pour les particuliers que pour les entreprises.
Pendant ce temps, aux États-Unis, la dynamique est à la baisse d’impôt. Le Texas et la Floride ne perçoivent déjà aucun impôt sur le revenu des particuliers. Elon Musk, entre autres, a quitté la Californie pour s’établir au Texas, citant les taxes élevées et l’environnement réglementaire hostile aux affaires.
Le Mississippi emboîte maintenant le pas. On peut s’attendre à ce que d’autres États du Sud suivent. L’objectif? Attirer les travailleurs mobiles, les entreprises, les startups technos et toute une économie axée sur l’innovation.
Et le Québec, dans tout ça?
Le Québec, malgré son dynamisme économique relatif, est lourdement handicapé par une fiscalité paralysante et une bureaucratie tentaculaire. Son taux d’imposition marginal pour les particuliers frôle les 53 %, quand on cumule les paliers provincial et fédéral. L’impôt des entreprises est aussi élevé par rapport à plusieurs autres juridictions nord-américaines.
Face à une économie mondialisée, et surtout continentale, le Québec ne peut plus se permettre de rester figé. Si les États-Unis abaissent leur fardeau fiscal tout en développant leurs ressources naturelles et leur infrastructure, nous risquons de perdre bien plus que quelques emplois : nous risquons une délocalisation lente mais massive de nos cerveaux, de nos talents et de nos capitaux.
Mais pour réduire les impôts sans couper dans les services, il faudra oser. L’exploitation de nos ressources naturelles est une voie logique, qui dort depuis trop longtemps sous nos pieds. Fer, or, lithium, uranium, pétrole, gaz naturel : tout y est. Nous avons l’hydroélectricité la moins chère du continent. Et pourtant, plusieurs grandes entreprises hésitent encore à s’y installer.
Il faut donc faire le lien entre développement économique, réduction du fardeau fiscal et exploitation responsable de nos ressources. Offrir l’électricité à bon prix aux industriels, céder des terrains publics en échange d’investissements structurants, moderniser notre appareil étatique et miser sur l’automatisation dans les services publics : toutes ces pistes devraient être mises sur la table.
Le monde change rapidement. La course est lancée. Et le Québec ne peut plus se permettre d’être le dernier à franchir la ligne de départ.
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