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Le moralisateur d’Ottawa et les hommes/femmes d’action du Québec…

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Le ton moralisateur envers le Québec du premier ministre du Canada Justin Trudeau, au cours de ses derniers points de presse, m’exaspère plus que jamais. Les récents commentaires de ce dernier sur l’utilisation des militaires dans les CHSLD, sur les problèmes structurants du réseau québécois de la santé et sur sa suggestion d’amener les CHSLD sous la juridiction fédérale sont au cœur de mon exaspération. Certainement, il y en a bien d’autres, mais pour l’instant passons.
Dave Blackburn
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Le ton moralisateur envers le Québec du premier ministre du Canada Justin Trudeau, au cours de ses derniers points de presse, m’exaspère plus que jamais. Les récents commentaires de ce dernier sur l’utilisation des militaires dans les CHSLD, sur les problèmes structurants du réseau québécois de la santé et sur sa suggestion d’amener les CHSLD sous la juridiction fédérale sont au cœur de mon exaspération. Certainement, il y en a bien d’autres, mais pour l’instant passons.    

Bien évidemment que l’utilisation des militaires des Forces armées canadiennes (FAC) dans les CHSLD est une solution de dernier recours et que cela ne représente pas une solution à long terme. Au même titre que l’utilisation des militaires lors des inondations et de la crise du verglas. Nous appelons les FAC en renfort, car les autorités civiles sont tout simplement débordées par les situations qui sont de nature catastrophique. La présente pandémie est du jamais vu dans l’histoire moderne du Canada et il était prévisible, depuis plusieurs semaines, que les provinces les plus populeuses de notre pays allaient finir par demander à Ottawa l’envoi de militaires en renfort.

Toutefois, avant d’en arriver là, le premier ministre du Québec, François Legault (et sa garde rapprochée), s’est démené comme le « diable dans l’eau bénite » pour mettre de l’avant toutes les solutions possibles (et de son recours) afin de tenter de régulariser la situation dans les CHSLD. Il est même allé jusqu’à supplier certains groupes professionnels et à mettre en place des décrets. François Legault est dans l’action à deux pieds, a fait preuve de leadership et de courage dans ce dossier, mais malheureusement ce n’était pas assez et sa demande d’aide des militaires des FAC était une nécessité.

« Au Canada, nos militaires ne devraient pas prendre soin de nos aînés » de dire Justin Trudeau.

Excusez-moi Monsieur Trudeau, mais au contraire, dans le contexte actuel d’urgence, une urgence sanitaire planétaire, un ennemi invisible meurtrier qui se propage à une vitesse vertigineuse, les militaires sont une ressource inestimable pour protéger notre population incluant nos aînés. Paradoxalement, certains de ces mêmes aînés sont des vétérans de la Seconde Guerre mondiale ou d’autres opérations qui se sont battus pour protéger le Canada et ses alliés. Ainsi dans le présent contexte, c’est donc la moindre des choses que les militaires actifs prennent soin d’eux. 

Sur ce point, l’heure n’est pas à la morale, mais bien à l’action.

Ça ne prend pas « la tête à Papineau » ou encore les réflexions de Justin Trudeau pour savoir et comprendre que notre système de santé et des services sociaux au Québec est cassé. Cassé « ben comme il faut » à part de cela ! Les maintes couches de réformes ont fini par ankyloser, complexifier et le rendre à la limite de l’efficacité.

D’ailleurs à ce sujet, l’ex-ministre péquiste Louise Harel signe un texte fort intéressant dans Le Devoir du 25 avril 2020 par rapport à la réforme Couillard de 2003 de notre système de santé qui a amené à la fusion des CHSLD, des CLSC et des hôpitaux pour en faire des mégaétablissements en santé. Elle omet cependant de mentionner que les réformes du système de santé et de services sociaux du Québec ont débuté avant 2003.

Pour l’heure actuelle, la mission ultime est de sauver des vies, principalement celles des personnes âgées qui habitent dans les CHLSD. Après, lorsque la pandémie sera dernière nous, la mission sera de réparer ce qui est cassé dans ce système de santé. N’allons pas nous y méprendre, la seconde mission sera aussi difficile que la première.

Si je peux me permettre une proposition au gouvernement du Québec, les solutions pour réparer (car soyons franc, il est impossible d’édifier un nouveau système de santé et de services sociaux) les nombreux bris de notre réseau doivent passer par le travail d’un comité d’experts qui aura comme mandat d’évaluer et de recommander des améliorations des structures basées sur les meilleures pratiques et sur les réseaux de santé les plus performants à l’échelle mondiale.

Je me souviens d’un soir de novembre 2008 lorsque j’étais affecté en Allemagne comme chef des services psychosociaux et de santé mentale des Forces canadiennes en Europe. J’avais été appelé à intervenir dans une situation d’urgence sociale en l’occurrence une conjointe de militaire intoxiquée qui voulait mettre fin à ses jours. Ayant des services de santé limités en Europe, les Services de santé des FAC avaient des ententes avec les autorités médicales locales. Je me suis donc rendu avec la dame à l’urgence du St. Elisabeth-Krankenhaus de Geilenkirchen. Il n’y avait personne dans la salle d’attente. La dame a été prise en charge en quelques minutes seulement et en moins d’une heure, elle avait rencontré un psychiatre et toutes les démarches administratives étaient complétées pour qu’elle puisse séjourner au centre hospitalier.

Je m’étais dit : « Wow ! Quel système performant et efficace ! »

J’ai eu d’autres expériences personnelles et professionnelles avec le système de santé allemand et elles furent toutes de la même efficacité et performance. Il y a donc lieu de regarder les facteurs qui font en sorte que ce système fonctionne de la sorte et possiblement de nous en inspirer ici au Québec. Mais, comme je disais cela aura lieu après la pandémie. 

Sur ce point aussi, l’heure n’est pas à la morale.

Par rapport au dernier commentaire de Justin Trudeau qui concerne sa proposition de discussion sur la possibilité de mettre les CHSLD sous la Loi canadienne sur la santé, il devrait limiter son ingérence dans les compétences des provinces. Que Justin Trudeau augmente les transferts fédéraux-provinciaux en santé et qu’il laisse les hommes et les femmes d’actions du Québec s’occuper des problèmes. Depuis près d’un an et demi, le gouvernement du Québec de François Legault pèse sur l’accélérateur pour tenter de mettre le Québec aux années 2020 dans de multiples domaines. Que vous soyez d’accord ou non avec les orientations prises par le gouvernement Legault, personne ne peut dire qu’il reste assis sur ses lauriers et dans l’inaction. La présente pandémie démontre que les CHSLD sont l’un des éléments du système de santé les plus vulnérables et qu’il y a nécessité de prendre action. Ces actions viendront du Québec, car il s’agit de son champ de compétence.   

Avant de jouer au moralisateur envers le Québec, il me semble que Justin Trudeau devrait regarder et gérer les nombreux problèmes qu’il a dans sa propre cour fédérale : immigration illégale, contrôle des frontières, relations internationales, relations avec les autochtones, gestion budgétaire, dette nationale, relance économique, renouvellement des équipements militaires, environnement, relations avec les vétérans, etc. Le gouvernement du Québec mené par François Legault est bien en scelle et j’ai personnellement pleinement confiance que les correctifs nécessaires à notre réseau de santé et de services sociaux seront mis en place dans les mois qui suivront la crise sanitaire.

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