Le NPD sauve les libéraux d’une autre enquête sur WE Charity

Les membres libéraux et néo-démocrates de la commission parlementaire ont voté mardi l’arrêt de l’enquête sur le scandale de l’association caritative WE.

Une motion conservatrice de la commission permanente de la procédure et des affaires de la Chambre (PROC), présentée par la leader parlementaire conservatrice Karen Vecchio, a été qualifiée de « prématurée » par la présidente de la commission libérale Ruby Sahota.

« Dans ce cas, comme le gouvernement n’a pas encore déposé à la Chambre un rapport exposant les raisons de la prorogation, la commission n’est pas en mesure d’avoir une base de référence à partir de laquelle elle pourrait commencer l’étude et il ne serait pas non plus approprié de présumer du résultat du rapport », a déclaré M. Sahota.

Selon la procédure parlementaire, les libéraux devraient publier un rapport sur les raisons de la prorogation de cet été dans les 20 jours suivant leur retour au Parlement. Une fois terminé, le rapport sera examiné par le PROC.

Les conservateurs ont accusé le premier ministre Justin Trudeau de recourir à la prorogation pour éviter un examen plus approfondi de son implication dans le scandale. Au plus fort du scandale, Trudeau a nié toute implication dans la décision d’accorder la supervision d’une bourse fédérale de 900 millions de dollars pour les services aux étudiants à WE Charity, malgré les liens financiers et personnels avec sa famille.

Cependant, des milliers de pages de révélations censurées ont ensuite laissé entendre que le bureau du premier ministre avait peut-être guidé la fonction publique à choisir l’organisation caritative comme seul contractant pour l’appel d’offres.

« Il s’agit d’une dissimulation. Le premier ministre est personnellement intervenu pour donner une subvention d’un demi-milliard de dollars à un groupe qui avait versé un demi-million de dollars à sa famille. Il le couvre en le noircissant et en mettant fin à nos enquêtes », a déclaré le député conservateur Pierre Poilievre peu après que Trudeau ait annoncé qu’il prorogeait le Parlement.

Mark Gerretsen, membre libéral du PROC, a tenu des propos mordants mardi pour décrire la tentative des conservateurs de relancer une enquête sur l’affaire.

« Ce n’est rien d’autre qu’une expédition de pêche d’un groupe de personnes désespérées qui ne peuvent pas voir au-delà de leur propre intérêt partisan étroit », a déclaré Garretsen.

« Ce que nous voyons ici, c’est une partisanerie qui divise ouvertement et qui cherche simplement à marquer des points politiques ».

Ce n’est pas la première fois que le NPD aide les libéraux à mettre un terme aux enquêtes sur leur conduite.

En juillet, les députés libéraux et néo-démocrates du Comité d’éthique de la Chambre des communes ont voté pour mettre fin à une motion demandant aux membres du cabinet fédéral de révéler s’ils étaient au courant des liens entre le premier ministre Justin Trudeau et WE avant de signer l’accord.