Depuis sa défaite électorale de 2018, le Parti libéral du Québec est en déroute. Il a quasiment disparu de l’univers politique du Québec francophone. Les Québécois de souche ont complètement abandonné le navire libéral après le mandat de Philippe Couillard, qui fut un frein à leurs aspirations nationalistes. Alors, l’avenir semble très sombre pour ce parti et il n’y aucun sauveur à l’horizon qui pourrait le sortir de son coma profond.

Pablo Rodriguez : un disciple de Justin Trudeau que les Québécois francophones rejettent

Si l’ancien ministre de Justin Trudeau devient le nouveau chef du Parti libéral du Québec, ce dernier va devenir la succursale du PLC dans la Belle province. C’est un homme politique progressiste qui a une vision très centralisatrice du Canada. M. Rodriguez doit être assez indifférent à la survie du français au Québec car le PLC ne s’en ait jamais préoccupé. C’est pourtant un élément essentiel de la nation québécoise.

Selon le politologue André Lamoureux, Padro Rodriguez serait hostile au caractère laïc de la nation québécoise. Selon lui, ce dernier a appuyé une motion sur l’islamophobie à Ottawa : «Ce fut la présentation et l’adoption par la Chambre des communes, le 23 mars 2017, de la motion M-103 pilotée par la députée libérale Iqra Khalid pour contrer la prétendue montée de «l’islamophobie» et du «racisme systémique» qui rongerait le Québec. Solidaires de Justin Trudeau, le PLC (dont Pablo Rodriguez) et le NPD ont voté en faveur de cette motion.» De plus, M. Rodriguez était ministre du Patrimoine lors d’une bonne partie du règne de d’Amira Elghawaby comme représentante spéciale sur l’islamophobie au Canada. Cette femme flirte avec l’islam radical dont les Frères musulmans sont une des figures de proue. M. Lamoureux se pose cette question : Comment a-t-il pu avaliser la mission idéologique de cette représentante spéciale? Cela donne l’impression que M. Rodriguez n’est pas hostile à l’islam politique et qu’il s’oppose farouchement à la laïcité de l’État québécois, qui est pourtant soutenue par la majorité historique francophone. Tôt ou tard, il devra répondre à des questions sur ce sujet.

Alors, sous son leadership, le PLQ demeurera le parti des anglophones et des communautés culturelles.

Denis Coderre : la vieille classe politique

Depuis quelques années, les Québécois rejettent les politiciens de la vieille classe politique. Par exemple, Jean Charest s’est fait écraser par Pierre Poilievre (même au Québec) lors de la dernière course à la chefferie du Parti conservateur du Canada. Lors des dernières élections municipales, les Montréalais ne voulaient rien savoir de Denis Coderre. Alors, ce sera un handicap majeur pour lui lors de la course à la chefferie du PLQ. Je ne crois pas que l’ancien maire de Montréal va bien performer. J’estime qu’il a fait son temps en politique.

Charles Milliard : le candidat à saveur économique :

Charles Milliard est le président directeur de la Fédération des chambres de commerce du Québec depuis 2020. C’est un candidat à saveur économique. Sous son leadership, le Parti libéral du Québec pourrait redevenir le parti de la rigueur budgétaire et de l’économie. M. Milliard aurait probablement la capacité de ramener le PLQ vers le centre. Par contre, est-ce que ce dernier est un bon communicateur? Pourrait-il devenir un leader assez charismatique afin de séduire le peuple québécois?  Pour l’instant, on n’a pas les réponses à ces questions. Il faut donner la chance au coureur. Par contre, s’il ne développe pas un discours nationaliste à la sauce Bourassa, il aura de la misère à connecter avec les francophones. Cela pourrait être un gros obstacle pour lui. De plus, son manque de notoriété est un aspect négatif de sa candidature.

Frédéric Beauchemin : l’inconnu du grand public

M. Beauchemin est député libéral de Marguerite-Bourgeoys depuis le 3 octobre 2022. Il veut se présenter comme le candidat de l’économie. Il sera concurrencé par M. Milliard dans cette voie. Je ne remets pas en question les compétences du député libéral. Mais, son manque de notoriété pourrait lui nuire durant cette course. En politique aujourd’hui, l’image l’emporte sur les idées. Un parti politique doit avoir un leader connu et qui a une bonne image. Cela peut expliquer le succès de Justin Trudeau en 2015. Il est devenu premier ministre du Canada à cause de son image de jeune homme politique dynamique et moderne.

Pour conclure, le Parti libéral du Québec a besoin d’un jeune leader charismatique qui pourrait lui ouvrir le chemin vers la renaissance politique. Or, aucun des candidats de la course à la chefferie ne représente ce renouveau.

À mes yeux, Marwah Rizqy aurait été la leader idéale pour cette vieille formation politique. C’est une jeune femme qui a une belle apparence, un certain charisme et qui s’avère une redoutable parlementaire. Bien sûr, elle prône des idées qui sont très à gauche. Mais, ce n’est pas le contenu qui est primordial en politique, c’est l’image. Les Québécois auraient été séduits par son charme, sa prestance et sa force de caractère. Elle serait une dirigeante parfaite pour le PLQ mais malheureusement, elle a décidé de quitter la vie politique à la fin de son mandat pour se concentrer sur sa famille. Ce sera une grosse perte pour les libéraux. Donc, l’avenir va continuer d’être très ténébreux pour ce parti qui fut jadis un parti de gouvernement.

Pour conclure, qui pourrait ramener les libéraux à la vie dans le Québec francophone? Je n’ai pas de réponse à cette question et le PLQ risque de rester un parti fantôme à l’extérieur de Montréal et de Laval.

Simon Leduc

Ancien éditeur en chef du Prince Arthur Herald et ex-blogueur au Huffington Post Québec. Chroniqueur pour le journal Contrepoids et blogueur.

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