D’après un article de Jamie Sarkonak publié dans le National Post le 6 juin 2025
Dans une analyse incisive, Jamie Sarkonak se penche sur le premier grand projet de loi du premier ministre Mark Carney, le projet de loi C-2, qui entend marquer une rupture avec les politiques de l’ère Trudeau. Mais derrière les apparences de fermeté, Sarkonak s’interroge sur la portée réelle de ce texte législatif de 140 pages, qui touche au droit d’asile, à l’immigration, au contrôle des drogues, au service postal et même à la sécurité maritime.
Un coup de frein au système d’asile « abusé »
Le cœur du projet de loi vise une cible claire : les demandes d’asile jugées abusives. Sarkonak explique que toute personne ayant attendu plus d’un an après son arrivée au Canada (postérieure au 24 juin 2020) pour déposer une demande d’asile serait automatiquement inadmissible. Cette mesure frapperait durement une tendance récente : les étudiants étrangers, devenus les principaux demandeurs d’asile, avec plus de 20 000 demandes l’an dernier, contre seulement 3 000 en 2019.
Sarkonak souligne que de nombreux tutoriels sur YouTube circulent à l’étranger, présentant cette méthode comme un raccourci vers la résidence canadienne. La nouvelle loi tuerait dans l’œuf ces stratégies.
Des pouvoirs accrus pour le cabinet et les autorités
L’article détaille également que le projet de loi C-2 donnerait au cabinet le pouvoir de suspendre le traitement des demandes de résidence permanente provenant de certaines nationalités ou catégories d’individus. Cette faculté discrétionnaire, selon Sarkonak, pourrait recevoir un accueil favorable d’un électorat lassé par l’immigration de masse.
Il note à cet effet un sondage Angus Reid de l’automne 2024 révélant qu’une majorité de Canadiens jugeaient le nombre de travailleurs étrangers temporaires trop élevé. Une réduction ciblée pourrait donc séduire.
Vers des quotas par pays d’origine?
Jamie Sarkonak s’attarde ensuite à l’évolution de la provenance des immigrants. En 2014, la Chine, l’Inde et les Philippines dominaient, mais de manière diversifiée. En 2022, l’Inde représentait 27 % des nouveaux résidents permanents, 45 % des étudiants internationaux et 22 % des travailleurs étrangers temporaires.
Sarkonak avance que cette concentration comporte des risques : ghettos culturels, crime organisé, difficultés linguistiques pour les forces de l’ordre. Il suggère un quota par pays, par exemple 10 à 15 %, pour rééquilibrer la situation.
Échanges accrus d’informations, pouvoirs policiers élargis
Le projet de loi prévoit aussi une plus grande circulation des données entre agences gouvernementales. Immigration Canada pourrait partager des informations personnelles avec d’autres ministères, fédéraux ou provinciaux. Canada Post obtiendrait le droit d’ouvrir du courrier en cas de soupçon raisonnable — mesure qui viserait les trafics de drogues.
Le registre des délinquants sexuels serait élargi, et les agents frontaliers auraient plus de latitude pour partager des données. Sarkonak évoque ici l’intérêt légitime du public à savoir, par exemple, si un homme accusé d’agression sexuelle est Canadien de naissance ou immigrant récent.
Réglementation des précurseurs chimiques et sécurité maritime
Le projet de loi serrerait aussi la vis sur les substances chimiques utilisées dans la fabrication de drogues, rendant le Canada moins attractif pour les réseaux criminels. Sarkonak applaudit cette initiative, qu’il estime « attendue depuis longtemps ».
Cependant, l’auteure émet des réserves quant à l’efficacité globale du projet. Le texte confère de nombreux pouvoirs au cabinet… sans l’obliger à les exercer. Ainsi, rien ne garantit l’instauration de quotas par pays, ou une réelle réduction des seuils d’immigration, d’autant que Carney semble vouloir maintenir les niveaux d’admission élevés instaurés par Justin Trudeau.
Des relents britanniques, un manque de cohérence
Sarkonak trace un parallèle avec le Royaume-Uni, où le premier ministre travailliste Keir Starmer tente de répondre au « choc démographique » en durcissant le ton. Toutefois, les critiques — tant du Reform Party que des conservateurs britanniques — jugent ses mesures insuffisantes.
Au Canada, constate Sarkonak, la gauche reconnaît désormais la nécessité de poser des limites, mais les actions ne suivent pas toujours les paroles. Si le projet C-2 reste un exercice cosmétique, conclut-elle, « notre navire continuera de couler ».
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