Le projet du Parti Québécois cache-t-il en réalité un référendum sur l’immigration comme le prétend Gabriel Nadeau-Dubois?

Gabriel Nadeau-Dubois est habitué des déclarations à l’emporte-pièce concernant l’indépendance, le français ou le partage des compétences entre Québec et Ottawa. Cette fois-ci, il prétend « qu’on ne peut pas laisser Paul St-Pierre Plamondon transformer ce beau et grand projet qui est l’indépendance du Québec en un référendum contre l’immigration ». Encore une fois, cela démontre bien le côté démagogique de l’homme fort de Québec Solidaire. Voici pourquoi.

Paul St-Pierre Plamondon, il est vrai, parle d’immigration dans ses interventions. Sur internet, à la télé ou dans ses conférences. Mais cela n’est pas fait sur le dos des individus. Mais davantage des volumes d’immigration que le Québec reçoit. Un nombre sans commune mesure aux cibles d’avant. La pandémie a accéléré la quantité l’arrivée massive de travailleurs « temporaires » pour combler des emplois dans les restaurants, les champs, les usines.

Il est aussi vrai comme le prétend Gabriel Nadeau-Dubois que François Legault et Paul St-Pierre Plamondon désignent tous les deux l’immigration massive comme en partie responsable du déclin du français à Montréal, de la crise du logement et de la pression sur nos services publics. Les écoles notamment. Mais contrairement au chef solidaire qui pense que cela n’a aucune importance, comment ces volumes de nouveaux arrivants pourraient-ils faire autrement que de mettre la pression sur nos services?

C’est bien là la magie de Québec Solidaire. À taxer toujours plus les riches, à construire des HLM en « gyproc » (pour reprendre la boutade de Pierre Falardeau), que l’on va soudainement régler tous les problèmes actuels causés par l’arrivée trop rapide d’un grand nombre de gens. Le porte-parole du parti en immigration, Guillaume Cliche-Rivard, se révèle être en conflit d’intérêts dans ce dossier, car son métier est un de ceux qui profitent le plus de la crise migratoire que subit le Québec. D’ailleurs, il demeure le seul actionnaire de son bureau d’avocat spécialisé en immigration.

Bien sûr, il ne faut pas tomber dans le racisme primaire et discriminer les individus. Mais l’arrivée massive de travailleurs temporaires, d’étudiants étrangers, de réfugiés, de migrants économiques et de réunification familiale met une pression sur les services publics et la capacité de l’État à servir la population. Cela n’a rien de xénophobe de le dire.

Le logement est très difficile à trouver pour n’importe qui. Cela inclut aussi les nouveaux arrivants. Voulons-nous vraiment mal les accueillir et les laisser dormir dans des endroits dangereux et insalubres? Québec Solidaire ne parle pas de tous ces entreprises, criminels, commerces, professionnels, patrons et propriétaires qui profitent d’une misère sociale grandissante. Pour un parti qui se prétend « anti-système », nous avons en effet déjà vu mieux.

Gabriel Nadeau-Dubois ni Guillaume Cliche-Rivard sont incapables de reconnaître les problématiques liées à un trop grand nombre de nouveaux arrivants qui viennent chez nous en même temps. C’est presque à se demander pour qui travaille réellement Québec Solidaire. Mais une chose est sûre : c’est le temps qu’ils trouvent des solutions concrètes à ces questions. Au lieu de toujours crier au loup et de prétendre que les partis nationalistes sont racistes.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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