Mercredi dernier, le Royaume-Uni a approuvé pour la première fois depuis 30 ans l’ouverture d’une nouvelle mine de charbon dans la région de Cumbrie. Emblématique de l’histoire du pays pendant des siècles, l’exploitation du charbon avait officiellement cessé avec la fermeture de la mine Hatfield Colliery en 2015.
En pleine crise énergétique, le retour du charbon en Europe semble ainsi bien amorcé, avec l’augmentation de l’activité en Allemagne, notamment autour des mines de Garzweiler, et maintenant cette nouvelle annonce du Royaume-Uni. Cela-dit, les promoteurs du projet veulent être clairs : ce charbon ne sera pas destiné à la production d’électricité.
En effet, la nouvelle mine, qui créera 500 emplois pour les gens de la région, servira plutôt à l’industrie sidérurgique et cherchera à atteindre zéro émission. 80% de la matière première sera exportée dans le reste de l’Europe.
« Ce charbon sera utilisé pour la production d’acier et aurait de toute façon dû être importé. Il ne sera pas utilisé pour produire de l’énergie », aurait déclaré un représentant gouvernemental.
Malgré tout, l’inauguration de cette mine béante d’une superficie équivalente à 60 terrains de soccer et prévue pour opérer pendant 50 ans est accueillie d’un très mauvais œil par les militants écologistes.
Si la mine elle-même peut balancer ses émissions, l’usage de la ressource dans les procédés sidérurgiques fait cependant partie des activités les plus polluantes sur terre. Cette industrie se déplace d’ailleurs lentement mais sûrement vers l’hydrogène.
« Se débarrasser du charbon est la condition la plus claire des efforts mondiaux pour atteindre zéro émission… Cette décision fait [au contraire] augmenter les émissions. », affirme Paul Elkins, professeur au UCL Institute for Sustainable Ressources.
Bref, même si on tente de dissocier la reprise de cette activité polluante des enjeux énergétiques, il n’en reste pas moins qu’on choisit ici l’option la plus abordable et la plus fiable en raison des instabilités actuelles.
Le charbon est disponible là où l’approvisionnement d’autres ressources est plus risqué, et l’industrie sidérurgique a déjà beaucoup écopé des récents évènements en Europe. Qu’on pense justement aux aciéries hongroises poussées à la fermeture par manque d’approvisionnement en charbon ; signe qu’on peut bien vouloir la transition, mais qu’il faut fournir une alternative plutôt qu’un déclin économique assuré.
Il est à noter, aussi, que le Royaume-Uni a levé son moratoire sur la fracturation hydraulique en septembre dernier afin de permettre l’exploitation des gaz de schistes en cette période de forte demande de gaz naturel en Europe.
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