Les accommodements raisonnables, c’était il y a presque 20 ans : qu’avons-nous appris?

Au milieu des années 2000, les Québécois ont été confrontés collectivement à l’émergence d’un discours minoritaire, mais particulièrement revendicateur en matière d’intégrisme religieux. Des musulmans ainsi que des juifs radicaux ont exigé que l’on cache des femmes au gym derrière des vitres teintées. Ils ont aussi demandé des périodes pour les femmes seulement à la piscine, selon la stricte ségrégation des sexes de l’Islam. Pourtant, c’était il y a presque 20 ans. Qu’avons-nous appris? Pas grand apparemment.

Le scandale de l’école Bedford est l’arbre qui cache la forêt. Plus de 20 ans d’entrisme islamiste dans les écoles, les garderies, les centres culturels, les partis politiques, ont fait beaucoup de dommages. Les premières victimes, ce sont les musulmans laïcs, qui ne souhaitent pas qu’on leur impose une vision stricte de l’Islam. C’était le cas à l’école Bedford, où la majorité des élèves sont d’origine maghrébine.

Déjà, au tournant des années 2000, des groupes islamistes ont revendiqué le « droit » à la charia chez nous, s’inspirant probablement des tribunaux rabbiniques où les juifs peuvent régler des conflits familiaux. Comment refuser à l’un ce que l’on autorise à l’autre? C’est bien là le danger du multiculturalisme comme idéologie officielle du Canada.

Des musulmans laïcs, ou même athées, se sont opposés courageusement aux radicaux de leur « communauté » depuis les années 2000. Si « communauté » il y a bien sûr. Les partis politiques, libéraux en tête font du communautarisme une stratégie capitale pour accéder au pouvoir. Pour cela, il faut fermer les yeux sur les agissements des plus radicaux, et faire taire les critiques, en les qualifiant « d’islamophobes ».

Les islamistes depuis ces années ont énormément progressé. Ils ont accès désormais à des postes de responsabilité, grâce aux politiques d’équité et d’inclusion. Ils peuvent imposer comme ils veulent un agenda islamiste à leur « communauté », captive par la nature même du régime canadien. En effet, le Canada reconnaît politiquement les « communautés culturelles », qui bien souvent sont dirigées par leurs éléments les plus extrémistes.

Maintenant, que pouvons-nous faire, maintenant que les vers grouillent dans la pomme? Déjà, accepter le fait que le multiculturalisme n’est pas une bonne chose. Que ce n’est pas ça le Québec. Nous sommes un État laïc, et nous tenons à le rester. Le Canada doit revoir ses politiques d’immigration pour s’assurer que les islamistes restent chez eux. Et la loi 21 doit être appliquée, même améliorée.

Voulons-nous vraiment d’une société où il y a plusieurs classes de citoyens? Selon leur religion, le degré d’intensité de pratique? Bien sûr que non. Nous devrions écouter davantage nos concitoyens d’origine maghrébine qui doivent non seulement affronter le politiquement correct amené par le wokisme institutionnalisé, mais aussi les islamistes qu’ils sont contraints de côtoyer régulièrement.

Car des écoles Bedford, il y en a probablement des dizaines à l’heure actuelle. De même que des entreprises, des garderies, des centres communautaires, et peut-être même dans les partis politiques. Les libéraux du Québec doivent faire le ménage dans leur rang, de même que Québec Solidaire. Et dire non, une bonne fois pour toutes au communautarisme religieux. En empêchant le ménage de se faire, il y aura en effet une montée de « l’islamophobie », qui sera causée par les agissements inacceptables d’une minorité agissante.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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