Traduit de l’anglais. Article de Franco Terrazzano publié le 17 septembre 2024 sur le site du Financial Post.
Faites péter le champagne ! C’est désormais officiel. Le Premier ministre Justin Trudeau a doublé la dette fédérale. Il a fallu près de deux douzaines de premiers ministres et un siècle et demi pour que le gouvernement fédéral accumule une dette de 616 milliards de dollars, soit le montant total de la dette avant la première année du mandat de M. Trudeau. Mais moins d’une décennie plus tard, le 30 août de cette année, la dette a officiellement doublé pour atteindre 1 232 milliards de dollars. C’est ce qu’indiquent les calculs effectués par la Fédération canadienne des contribuables sur la base des augmentations annuelles de la dette décrites dans le dernier budget du gouvernement.
L’endettement excessif du gouvernement Trudeau a eu, et continuera d’avoir, un impact matériel sur la vie des Canadiens.
Nous voulons tous laisser à nos enfants et petits-enfants un avenir financier prometteur. Mais un bébé né aujourd’hui doit déjà s’acquitter d’une dette d’environ 30 000 dollars auprès du gouvernement fédéral. Cette dette pourrait ne jamais être entièrement remboursée : La dette fédérale du Canada n’a jamais été nulle, même si elle a parfois été très faible. Mais même si elle est entièrement reconduite et qu’aucun centime n’est remboursé, la dette générera des paiements d’intérêts continus, ce qui signifie des impôts plus élevés pour les générations futures, à moins que les gouvernements futurs ne réduisent les dépenses et ne dégagent des excédents.
À cet égard, l’avenir s’annonce sombre. Selon les nouvelles données du directeur parlementaire du budget, le budget fédéral ne sera pas équilibré avant 2040. Cela signifierait que 296 milliards de dollars supplémentaires viendraient s’ajouter à la dette d’ici là, même en supposant que le gouvernement n’engage aucune nouvelle dépense et que l’économie croisse pendant 16 ans d’affilée.
Les intérêts de la dette du gouvernement fédéral coûtent déjà aux contribuables plus d’un milliard de dollars chaque semaine. Le gouvernement gaspille actuellement plus d’argent pour le service de la dette qu’il n’en envoie aux provinces pour les transferts en matière de santé. Le paiement des intérêts de la dette absorbe chaque centime prélevé sur la TPS.
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En cas de déficit important, il est plus probable que le gouvernement augmente les impôts, comme en témoigne la hausse de l’impôt sur les plus-values de cette année. « Le Canada pourrait financer ces investissements essentiels en s’endettant davantage, mais cela ferait peser un fardeau injuste sur les jeunes générations », a déclaré la ministre des finances, Chrystia Freeland, en présentant sa hausse de l’impôt sur les plus-values, tentant ainsi de convaincre les Canadiens que des hausses d’impôts sont nécessaires pour éviter que la dette ne s’envole davantage. Mais ce que cette hausse d’impôt illustre vraiment, c’est que le gouvernement a un problème de dépenses, et non de recettes.
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Quoi qu’en disent les libéraux, la pandémie n’est pas la seule responsable de cette catastrophe budgétaire. Lors de la campagne de 2015, le candidat Trudeau avait promis d’équilibrer le budget en 2019. Il n’a pas tenu cette promesse dès le départ et a plutôt enregistré un déficit de 20 milliards de dollars avant que la pandémie ne frappe. En 2018, le gouvernement Trudeau a enregistré des dépenses record, même en tenant compte de l’inflation et de la croissance démographique. Et c’est vraiment du jamais vu : les dépenses par habitant corrigées de l’inflation ont été plus élevées que lors de n’importe quelle année depuis 1867, y compris les années de dépression économique et de guerre mondiale.
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La pandémie a ensuite entraîné une frénésie de dépenses alimentée par la dette, avec 576 milliards de dollars de nouvelles dépenses annoncées pendant qu’elle sévissait. Cependant, 205 milliards de dollars de ces nouvelles dépenses ont été consacrés à des « mesures ne relevant pas du programme COVID-19 », d’après le budget de l’État.
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