D’après un article de Wycliffe Muia et Pumza Fihlani publié sur BBC News le 16 juillet 2025
Les États-Unis ont récemment procédé à la déportation de cinq criminels étrangers vers le royaume d’Eswatini, en Afrique australe. Ces individus, originaires du Vietnam, de la Jamaïque, du Laos, de Cuba et du Yémen, ont été reconnus coupables de crimes particulièrement graves allant du viol d’enfant au meurtre. Tricia McLaughlin, secrétaire adjointe au département de la Sécurité intérieure américaine, a précisé dans une publication en ligne que ces personnes étaient si dangereuses que leurs pays d’origine ont refusé de les reprendre.
Comme l’expliquent Wycliffe Muia et Pumza Fihlani, ce transfert a été rendu possible dans le cadre d’un accord avec Eswatini, qui a confirmé détenir les cinq hommes dans des unités carcérales isolées, conformément aux standards de sécurité. La porte-parole du gouvernement, Thabile Mdluli, a souligné que les détenus ne présentaient aucun danger pour la population, et que des démarches étaient en cours avec l’Organisation internationale pour les migrations afin d’assurer leur transit vers leurs pays respectifs.
Tricia McLaughlin affirme que ces individus étaient « des monstres dépravés qui terrorisaient des communautés américaines ». Leur maintien sur le sol américain n’était ni souhaitable ni sécuritaire. En les expulsant, même temporairement vers un pays de transit sûr comme Eswatini, les États-Unis protègent leurs citoyens tout en contournant les blocages diplomatiques qui rendent certains renvois impossibles.
Wycliffe Muia et Pumza Fihlani rappellent qu’Eswatini, dernier royaume absolu d’Afrique, se trouve dans une position diplomatique délicate : les liens commerciaux avec les États-Unis sont cruciaux, notamment pour l’exportation du sucre. Il n’est donc pas surprenant que le royaume coopère discrètement, tout en rassurant sa population quant à la gestion des détenus.
Certaines organisations, comme le Swazi Solidarity Network, dénoncent cette entente. Leur porte-parole, Lucky Lukhele, critique le fait que son pays serve de « décharge à criminels ». Mais comme le montre bien le reportage de Muia et Fihlani, il est essentiel de distinguer entre l’accueil humanitaire de réfugiés et la prise en charge temporaire de criminels condamnés dans un cadre sécuritaire strict.
Dans un monde où plusieurs pays refusent de reprendre leurs ressortissants criminels, les transferts vers des pays tiers apparaissent comme une solution temporaire mais réaliste. Comme l’ont souligné Wycliffe Muia et Pumza Fihlani, cette politique, relancée sous l’administration Trump avec le soutien de la Cour suprême, s’inscrit dans une stratégie plus large de durcissement migratoire. Ce n’est ni une nouveauté, ni une dérive : c’est la conséquence directe de l’impunité structurelle d’un système migratoire international qui ne parvient pas à se réguler.
Face aux critiques, les faits restent : cinq hommes condamnés pour des actes barbares ont été expulsés. Ils ne sont plus sur le sol américain. Le reste est une question de responsabilité partagée.



