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Les entreprises canadiennes ont été protégées de la concurrence trop longtemps. Priorité aux consommateurs.

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Traduit de l’anglais. Texte de Andrew Coyne publié le 20 janvier 2023 sur le site du Globe and Mail

Vous avez peut-être vu le reportage de l’émission Marketplace de la CBC l’autre jour sur le coût du service téléphonique sans fil au Canada. Si c’est le cas, peut-être que vos poings ne se sont pas encore desserrés des petites boules de rage qui se sont formées pendant que vous regardiez.

Citant une étude récente de la société de recherche finlandaise Rewheel, le reportage a révélé que le coût par gigaoctet de transmission de données sans fil au Canada est « sept fois plus cher que l’Australie, 25 fois plus que l’Irlande et la France, et 1 000 fois plus que la Finlande. »

Par exemple, « faire défiler Instagram pendant cinq minutes coûterait environ un demi-cent en France, alors que cela coûterait 20 cents au Canada. Télécharger une émission d’une demi-heure sur YouTube coûterait huit cents en Irlande et 1,03 dollar au Canada. Le téléchargement d’une saison entière de Wednesday à partir de Netflix coûterait environ 1,62 $ en Australie, et 10,22 $ au Canada. »

Classez cela dans la catégorie « choquant, mais pas surprenant » : L’étude de Rewheel n’est que la dernière d’une série de rapports indiquant que le coût du service sans fil au Canada est, sinon le plus élevé au monde, du moins l’un des plus élevés. Le sans-fil n’est pas non plus la seule industrie dans laquelle le Canada se distingue.

Les Canadiens paient également des tarifs aériens, nationaux ou internationaux, parmi les plus élevés au monde. À partir des données du site de voyage Kiwi.com, le Consumer Choice Center a constaté que le coût du transport aérien par 100 kilomètres était « 2,1 fois plus élevé qu’aux États-Unis, 2,8 fois plus élevé qu’en Nouvelle-Zélande et 3,6 fois plus élevé qu’au Portugal ».

Il en va de même pour les frais de services financiers. Par exemple, les frais que doit payer le client d’une banque pour retirer de l’argent au guichet automatique d’une autre banque sont 10 fois plus élevés au Canada qu’en Grande-Bretagne. Les fonds communs de placement, en particulier, sont extraordinairement chers au Canada ; nos ratios de frais de gestion, selon une étude de 2019, sont – encore une fois – parmi les plus élevés au monde.

Quel est le point commun entre ces trois industries, à part les prix obscènement élevés ? La concurrence. Ou plutôt, l’absence de concurrence. Trois entreprises de téléphonie cellulaire seulement, Rogers, Bell et Telus, contrôlent 90 % du marché au Canada. Deux grandes compagnies aériennes, Air Canada et WestJet, contrôlent 80 % du marché du transport aérien. Les cinq grandes banques contrôlent 85 % du marché des services financiers au Canada (en comparaison, aux États-Unis, les cinq plus grandes banques représentent un peu plus du tiers du marché).

De plus, ce ne sont là que les exemples les plus extrêmes. Le manque de concurrence est un problème omniprésent au Canada – non pas un accident de l’histoire, mais une question de politique gouvernementale délibérée.

[…]

Ce n’est pas seulement une question de consommateurs. Elle a des implications plus larges pour la productivité et l’innovation – et pour les salaires, qui dépendent des deux. Dans une économie de marché, ce sont les consommateurs qui, par les choix qu’ils font, poussent les entreprises concurrentes à réduire leurs coûts. Si vous muselez la concurrence, non seulement vous spoliez les consommateurs, mais vous entravez la recherche incessante de nouvelles et meilleures façons de faire les choses, qui seule alimente les gains de productivité.

Dans toute la vaste littérature sur la productivité, c’est le thème le plus courant : concurrence, concurrence, concurrence. Il faut distinguer ce thème du culte toujours florissant de la « compétitivité » nationale, dont la thèse semble être que le succès concurrentiel à l’étranger est mieux obtenu en réduisant la concurrence dans le pays, au service de la création de « champions nationaux » capables de se mesurer aux meilleurs du monde.

Or, c’est le contraire qui est vrai. À l’époque de la parution de l’ouvrage fondamental de Michael Porter, The Competitive Advantage of Nations (1990), il était courant d’attribuer l’essor économique du Japon à la concentration de la propriété entre les mains de quelques cartels géants, les keiretsus, supervisés par le ministère du Commerce international et de l’Industrie, censé être tout-puissant. En revanche, M. Porter a constaté que c’était la concurrence locale intense qui était le principal facteur. « La rude rivalité nationale entre les entreprises japonaises … a été la clé du succès de ce pays », écrit-il. « Elle pousse les entreprises à aller au-delà de l’avantage initial qui a conduit à la fondation de l’industrie et à commencer à développer leur potentiel international. »

Le Japon, notait-il (les chiffres seraient sans doute différents aujourd’hui, mais l’essentiel demeure), comptait 112 fabricants de machines-outils, 34 fabricants de semi-conducteurs, 25 sociétés d’équipement audio, 13 sociétés fabriquant des télécopieurs et pas moins de neuf constructeurs automobiles. Il comptait sept fois plus d’entreprises manufacturières de moins de 50 employés que les États-Unis, dont la population est deux fois moins nombreuse.

Si le Canada a donc connu des difficultés en matière de productivité – il se situe en queue de peloton parmi les pays de l’OCDE pour ce qui est de la croissance de la productivité au cours des 30 dernières années, et il est probable qu’il y restera au cours des 30 prochaines – notre engagement tiède à l’égard de la concurrence peut en partie l’expliquer.

Les membres du gouvernement ont tendance à considérer l’innovation comme un processus technologique : Vous investissez un certain montant dans la recherche et le développement à une extrémité de l’économie, et une productivité plus élevée sort à l’autre extrémité. Mais elle est mieux comprise comme un processus économique. Les entreprises innovent non pas parce qu’elles le peuvent, mais parce qu’elles le doivent – parce que la concurrence leur mangera le déjeuner si elles ne le font pas.

[…]

Pour lire l’article dans sa forme originale : https://www.theglobeandmail.com/opinion/article-corporate-canada-has-been-protected-from-competition-for-too-long-its/?rel=premium

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