Vous avez suivi tout comme nous les rebondissements de l’affaire Bedford. Une école primaire de Côte-des-Neiges, aux prises avec l’entrisme islamiste. Comme si nous nous attendions que ça n’arrive jamais chez nous, alors que c’est la norme en Europe. Les Maghrébins se sentent stigmatisés. Dans cette histoire, les islamistes pourrissent la vie de tout le monde, surtout celle de leurs compatriotes.
Le Québec évolue sur terre à la manière d’une île loin des réalités du monde moderne. Une sorte de pays où la guerre, la haine, la violence ne peuvent exister. Que ces problèmes existent ailleurs, mais pas chez nous. Du moins, c’est la vision angélique de plusieurs Québécois qui pensent que notre pays est à l’abri de tout ce qui ne tourne pas rond dans le monde.
Prenez l’islamisme. Il contamine presque tous les pays de la planète. Le Québec fait partie malheureusement des endroits de prédilection de ces radicaux. Pourquoi? En partie à cause des chartes qui protègent de façon abusive la liberté de culte, même si elle conduit à des actes haineux. Le Canada autorise en effet la haine dans un cadre « religieux ».
Le Bloc Québécois l’a bien montré : il est permis au Canada de tenir des discours de haine, s’ils sont sous couvert du « religieux ». Allez chercher la logique. La religion n’est-elle pas censée être source de paix et d’amour? On dirait que non. Du moins pour certains fondamentalistes qui font une interprétation littérale des livres sacrés. Même si nous vivons en 2024, et non dans l’Antiquité.
L’école Bedford, sans mentionner toutes les autres, est une bombe politique qui a éclaté au visage de tous les Québécois. Il a ainsi fallu ce scandale pour que le Parti libéral du Québec (pas du Canada, il faut le mentionner), Québec Solidaire et bien d’autres aient enfin la lucidité d’esprit de dire que le communautarisme va trop loin et qu’il empoisonne le « vivre ensemble ».
Depuis une semaine, les médias publient des lettres de gens de la communauté maghrébine qui se sentent stigmatisés par la couverture de ces tristes événements. D’un côté, il faut le dire : oui, il y a bel et bien un problème avec une partie des nouveaux arrivants qui viennent de pays musulmans. Et ce n’est pas en cachant l’origine des personnes incriminées que l’on ne rend service à personne.
Il faut au contraire en parler. Faire preuve de courage. Les Maghrébins laïcs doivent prendre position contre cette prise d’otage de leur « communauté » par les islamistes. Si bien sûr, « communauté » il y a. Parce que sous le régime canadien, la loi accorde des droits aux « communautés » selon des bases ethnoreligieuses, même si lesdites communautés sont dirigées par des extrémistes.
Il est normal que plusieurs souhaitent se dissocier des islamistes. Après tout, beaucoup de Maghrébins sont ici pour vivre en paix, dans une société laïque. Ils ont fait le choix du Québec, car dans leur pays, les islamistes en mènent large. Parlez-en aux Algériens : ils pourront parler de la guerre civile, menée par des groupes salafistes. Veulent-ils vraiment vivre avec ces gens qu’ils ont tenté de fuir?
Les islamistes empoisonnent tout ce qu’ils touchent. Ils enlèvent la liberté aux femmes de leur « communauté », qui pourraient trouver dans l’Occident libéral la possibilité de s’émanciper. Ils empêchent les gens honnêtes de s’intégrer. Ou leur rend la tâche bien plus difficile.
Après, le cercle vicieux se produit : les Maghrébins se sentiront stigmatisés par la société d’accueil à cause des islamistes, et ceux-ci espèrent qu’ils se tourneront vers l’Islam pour vivre en rupture avec le reste de la société. C’est un cercle vicieux. Et c’est exactement ce que veulent les extrémistes. Il ne faut pas leur donner ce qu’ils souhaitent sur un plateau d’argent.
Ces gens ne sont pas intéressés par la qualité de vie, la liberté. Nous aspirons, Québécois de toutes origines, à une vie confortable et à la liberté. C’est normal, c’est humain. Mais pour certains obscurantistes, la vie terrestre doit être un combat pour gagner son ciel. Or, nous sommes dans une société où l’on peut pratiquer sa religion dans la sphère privée, sans pour autant entraver la liberté.
Nous sommes pour la liberté des femmes, des homosexuels, des minorités religieuses. Nous ne voulons pas chasser Dieu de nos vies, nous voulons seulement vivre en accord avec notre époque, où les femmes ont les mêmes droits que les hommes, et où l’on respecte les minorités sexuelles. La religion ne devrait jamais être une excuse pour entraver la liberté des autres.
C’est pour ça qu’il faut soutenir les Maghrébins qui disent haut et fort ce qu’ils pensent du danger que représentent les islamistes. Il faut les aider à affronter l’intimidation. Incluant celles venant d’une certaine gauche complice. Des gens comme Nadia El-Mabrouk, Djemila Benhabib, Ensaf Haidar ont tenté de nous avertir, mais nous ne les avons pas écoutés. À notre plus grand malheur.
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