Les Jeux olympiques sont tout ce qui ne va pas avec le monde moderne

Voilà, c’est déjà terminé. Nous avons eu un sacré spectacle pendant près de deux semaines avec les Jeux olympiques à Paris. Mais l’affaire, c’est que ces jeux ont représenté tout ce qui ne va pas dans notre monde moderne. Entre les scandales de dopage, les doubles standards, les réseaux sociaux et la cérémonie d’ouverture, il y a beaucoup à dire. Voici quelques réflexions.

Déjà, commençons par la cérémonie d’ouverture des jeux. Si les organisateurs s’étaient contentés de faire défiler les athlètes sur la Seine, cela aurait bien passé. C’était original et différent de ce qu’on voit normalement. Mais là, il fallait qu’ils parodient la cène de Léonard de Vinci avec des drag queens. Pourquoi une telle provocation? On l’ignore.

Les organisateurs ont beau dire qu’ils voulaient plutôt faire un clin d’œil à Dionysos, mais Barbara Butch elle-même faisait référence au dernier repas du Christ avec ses apôtres dans un tweet. Les jeux étant visionnés par des milliards de personnes, est-ce que cette raillerie contre Jésus Christ était vraiment nécessaire? Plus de 2 milliards de chrétiens dans le monde, et sans compter les musulmans qui croient aussi en Jésus. Si le but était de rassembler et « d’inclure », c’est raté.

Mais les choses n’allaient pas s’arrêter là. La Russie est exclue des jeux, alors que c’est le troisième pays dans l’histoire qui a obtenu le plus de médailles. Oui, la guerre en Ukraine est indéfendable, mais pourquoi a-t-on assisté à un double standard concernant les athlètes russes, pendant qu’Israël a pu participer sans condition aux compétitions? Pourtant, les deux pays ont commis des crimes de guerre, et comme Israël contre Gaza, la Russie prétend être en position défensive face à l’expansion de l’OTAN à l’est. Encore une fois, c’est un double standard comme seul l’Occident peut faire.

Ce qui est déplorable dans ces jeux, c’est l’attitude de la Chine et des Chinois face à Taiwan. Dans ces jeux, Taiwan participe sous le nom de « Taipei chinois ». Les Taiwanais n’ont pas droit à leur drapeau. Ils sont sous la bannière du comité olympique du « Taipei chinois ». Pourtant, des Taiwanais ont été intimidés dans les gradins par des supporteurs chinois. Sur YouTube, The China Show a rapporté plusieurs de ces histoires.

Mais bon, circulez, il n’y a rien à voir nous dit-on. La Chine tente lentement mais sûrement d’effacer Taiwan des esprits. Ce qui fait penser que les jeux, qui sont une alternative à la guerre pour permettre aux pays de s’affronter de manière pacifique, deviennent de plus en plus un champ de bataille hostile entre puissances rivales, mais aussi des gros contre les petits. Franchement, nous avons vu mieux.

Un autre aspect à noter de ces jeux, c’est qu’au final, les performances des athlètes ne sont plus tellement importantes de nos jours. Ce qui compte, c’est l’image qu’on projette et qui deviendra virale sur les réseaux sociaux. Pensez aux tireurs. Les tireurs qui ont littéralement volé la vedette n’ont pas fait parler d’eux pour leurs performances, mais pour des images piquées sur le vif. Comme ce père de famille turc de 51 ans, qui ne porte pas d’équipement spécial pour tirer. L’image était hilarante et a fait l’objet de nombreux memes, mais comme tous les phénomènes viraux sur internet, celui-ci sera oublié d’ici quelques jours.

Ce qui sera marquant de ces jeux, c’est à quel point ils sont le reflet de notre monde moderne. Qu’ils en sont même une parodie. Les créateurs de South Park n’auraient pas pu faire mieux. Comme me disait un ami par le passé, nous vivons dans un monde « imparodiable », impossible à parodier tellement c’est devenu absurde. Entre les scandales, les rivalités géopolitiques, l’image plus importante que la performance, ces jeux ont été ceux de l’absurde. Nous aurions pu parler des lits en carton dans le village olympique, de l’eau contaminée de la Seine qui rend les nageurs malades. Mais c’est qu’il y a tellement à dire sur cette sage qu’ont été les Jeux olympiques qu’il est impossible de tout relever. À dans quatre ans pour d’autres jeux tous aussi surréalistes!

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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