Les lubies de la gauche dans le dossier de la santé

Depuis quelques semaines, Québec Solidaire et le Parti Québécois s’enflamment dans de beaux discours populistes de gauche. Eh oui, le populisme existe aussi à gauche et chez ceux en faveur d’un État plus fort! On nous ramène sans cesse et depuis longtemps l’idée que le gouvernement devrait avoir plus de contrôle dans une pluralité de domaines. Notamment en matière de santé. Comme si l’idée de donner plus de pouvoir au gouvernement était la meilleure… Pas très nouveau, vous en conviendrez.

Maintenant, Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ, proposerait l’abolition des agences privées en santé. Selon lui, cela permettrait, aussi, d’augmenter les conditions de travail dans le service de santé public. Curieusement, il fait sa sortie dans un contexte assez particulier; un sit-in des employés de l’urgence à Jonquière, le 4 janvier dernier. Aussi, il écarte la possibilité d’un meilleur choix d’employeur en fonction d’une concurrence des différents acteurs économiques.

Par ailleurs, les partis évoqués plus haut nous rabattent sans cesse les oreilles avec le fameux « exemple scandinave », prétextant qu’il est à l’avant-garde de ce qu’il se fait de mieux dans le monde. Pourtant, les syndicats ainsi que les corporations de métier au Danemark ou en Norvège ne sont pas aussi puissants qu’ici.

Il faut le rappeler, le syndicat de la fonction publique au Québec peut être trop puissant et peut exercer une influence excessive sur les politiques et les décisions du gouvernement, ce qui peut entraîner des coûts supplémentaires pour les contribuables et des inégalités dans les salaires et les avantages sociaux pour les travailleurs, notamment en raison de la problématique de l’ancienneté.

Qu’est-ce que ça mange en hiver, les agences de santé?

Les agences de santé au Québec jouent un rôle important dans la planification, la coordination et la prestation des services de santé dans la province. Elles ont pour but de garantir l’accès à des soins de santé de qualité pour tous les résidents du Québec. Celles-ci ont un mandat de planifier et coordonner les services de santé, en veillant à ce qu’ils soient accessibles, efficaces et efficients. Elles travaillent également à l’intégration des services de santé pour assurer une continuité des soins pour les patients.

Ces agences ont un rôle dans la gestion des ressources financières et humaines allouées aux différents services de santé, en veillant à ce qu’elles soient utilisées efficacement pour atteindre les objectifs de la santé publique. Les agences de santé travaillent aussi en étroite collaboration avec les autres acteurs du domaine, tels que les médecins, les infirmières, les travailleurs sociaux, les pharmaciens et les hôpitaux, pour assurer une prestation de soins de qualité.

Bref, comme on peut le voir, déléguer certaines tâches à des spécialistes en recrutement qui ne proviennent pas du domaine public permet de veiller à une certaine attractivité à l’embauche.

Des alternatives?

Par ailleurs, nous pouvons très bien permettre au privé de veiller à une libre-concurrence pour augmenter l’efficacité, l’efficience et la performance du domaine public tout en préservant un modèle d’assureur collectif. Cela signifie que les patients peuvent avoir accès à des soins de santé gérés par des entreprises privées, mais que ces soins sont financés par l’assurance publique. Cette approche est souvent appelée « mixed system » (système mixte) ou « two-tier system » (système à deux niveaux). Et non pas un système à deux vitesses. Il est fort possible que le système mixte, qui combinerait des éléments de systèmes publics et privés, puisse offrir des avantages tels que des options de soins plus variées et une réduction de la pression sur les services publics.

Il y a plusieurs façons de mettre davantage de privé dans le système de santé au Québec, mais cela dépendra des politiques et des priorités du gouvernement et de la société en général :

-Augmenter les options de soins privés : En permettant aux patients de payer pour des soins privés en
plus des soins publics, ils pourraient avoir accès à des options de soins plus variées.


-Autoriser les assureurs privés à offrir des polices d’assurance maladie : Les assureurs privés pourraient
offrir des polices d’assurance maladie qui couvrent des soins qui ne sont pas couverts par le système
public, comme les soins dentaires ou les soins de la vue.


-Permettre aux médecins de pratiquer à la fois dans le secteur public et privé : Cela pourrait augmenter
les options de soins pour les patients et augmenter la concurrence entre les fournisseurs de soin.


-Permettre aux centres de santé privés de fournir des soins : Les centres de santé privés pourraient offrir
des soins de qualité supérieure, avec des options de traitement plus variées et des délais d’attente plus
courts.


Il ne reste qu’à nos décideurs publics d’essayer ce type de modèle tout en conservant une structure d’arbitrage adéquate et maintenant un filet social avec un système d’assureur public.

Samuel Rasmussen

Formé à l’École de Politique Appliquée de l’Université de Sherbrooke, il se passionne pour la géopolitique et le développement des relations internationales. Collaborateur de différents podcasts notamment Ian et Frank et Agora Underground, il intervient souvent sur l’actualité. Il s’intéresse principalement à la psychologie du pouvoir et de son impact sur le plan individuel comme au sens large.

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