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Les médias : ennemis de Harper, mais dans la poche de Trudeau?

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Imaginez une seule seconde si Stephen Harper avait donné un contrat de près d’un milliard de dollars en fonds publics, sans appel d’offre, à une fondation où sa femme était ambassadrice et que sa mère et son frère y avaient également reçu d’importants cachets pour y tenir des allocutions.

Pensez-vous vraiment que de simples excuses publiques auraient été suffisantes aux yeux des médias pour boucler cette histoire et la glisser sous le tapis?

Pourtant, c’est exactement ce qui semble se produire suite aux piètres excuses vides de notre cher Premier ministre, lui-même mêlé dans cet énième scandale entourant l’octroi d’un contrat public à la WE Charity Fondation (UNIS).

Un mea culpa monté de toute pièce, comme une chorégraphie ou une scène de théâtre qu’on a vu un peu trop souvent, l’équivalent d’un tour de magie dont tout le monde connaît le secret.

Permettez-moi de douter de la sincérité de ses excuses. Et je ne dois pas être le seul.

Tout d’abord, il ne s’excuse pas d’avoir offert sur un plateau d’argent 900 millions $ de votre argent à la fondation WE Clarity.

Il ne s’excuse pas non plus de l’avoir fait sans aucun appel d’offre. Pourtant, cela aurait été le strict minimum considérant le montant de la subvention.

Et il n’excuse pas le fait que sa famille ainsi que celle du ministre des finances, Bill Morneau, y soit directement lié.

Il s’est excusé…de ne pas s’être récusé plus tôt ???

Autrement dit :Trudeau s’est excusé d’avoir été pris la main dans le sac. Si personne n’avait sonné l’alerte pour dénoncer cette apparence de conflit d’intérêt, l’argent serait déjà dans les comptes de la We Charity Foundation.

En pleine pandémie, alors que les finances publiques du Canada sont dans le rouge comme jamais auparavant et que le Parlement demeure fermé jusqu’en septembre, Trudeau s’apprêtait à contourner la moindre procédure démocratique afin de donner des fonds publics à une organisation qui a obtenu de la part du gouvernement fédéral pas moins de 5 contrats depuis l’élection des libéraux en 2015.

5 contrats, toujours sans aucun appel d’offre.

Le tout à une organisation contrôlée par deux frères qui sont également, par le plus grands des hasards, d’importants donateurs du Parti libéral du Canada.

Fidèle à leurs habitudes depuis l’élection de Trudeau en 2015, les médias ne se bousculent pas pour critiquer le gouvernement libéral ou même tenter de faire la lumière sur ses scandales.

C’est peut-être ici que l’expression ‘’Ne mords pas la main qui te nourrit’’ prend tout son sens. Avec près de 600 millions de dollars $ en subvention accordé aux médias, montant qui a été octroyé en pleine année électorale en 2019, il serait surprenant de voir des journalistes de Radio-Canada monter aux barricades pour critiquer le gouvernement libéral.

Ce silence des médias est pourtant dangereux pour notre démocratie. Un silence lourd qui n’est pas le premier.

Vous souvenez-vous du scandale de SNC-Lavalin, et à quel point les médias avaient pris leur temps avant de prendre le tout au sérieux? Certains avaient même reproché à Jodie Wilson-Raybould de tenter de nuire au Parti libéral sur un fond de conflit politique interne, alors qu’elle fut la seule à sortir intègre de cette histoire.

Faut-il également rappeler le fameux séjour de la famille Trudeau sur l’île de l’Aga Khan, que plusieurs journalistes considéraient comme normal alors qu’il s’agissait finalement d’une première infraction à l’éthique pour notre Premier ministre?

Tout cela nous ramène à ma question initiale : pourquoi donner un passe-droit à Trudeau, alors qu’aucun gouvernement avant lui n’y a eu droit?

Le jus d’orange de Bev Oda ou le prêt de Mike Duffy, les deux plus gros scandales de l’ère Harper, avaient provoqué un coup de tonnerre dans les salles de rédactions des journaux. Pourtant, je fais ici référence à deux scandales qui n’auront finalement rien coûté aux contribuables, et dont les fautes auront été corrigées dans des délais plutôt raisonnables.

Le véritable scandale, au final, n’est pas que des politiciens aient commis des fautes ou manqué à leurs obligations d’élus. Le scandale, c’est que les contribuables subventionnent massivement des médias qui décident pour eux ce qui est un scandale, et ce qui ne l’est pas.

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