Il y a de ça seulement quelques années, la Chine était vue comme la grande puissance du futur. Celle qui allait devenir le centre du monde après le déclin de l’empire américain. Pourtant, lorsqu’on regarde depuis la pandémie (ou même avant) tous les indicateurs économiques, ça ne va vraiment pas bien en Chine. Chômage des jeunes, absence de touristes étrangers, délocalisations d’entreprises présentes en Chine qui vont voir ailleurs, petit tour de quelques très gros problèmes qui touchent l’empire du Milieu.
Xi Jinping désire faire de la Chine la première puissance mondiale d’ici 2049, soit le centenaire de la République populaire. Mais c’est très mal parti, et nous sommes qu’en 2023. Récemment, nous avons appris que le parti ne partagerait plus de statistiques officielles sur le chômage des jeunes et des diplômés. Si nous savons déjà les statistiques faussées, ce fut une surprise que plus de 20% des jeunes soient officiellement au chômage, et que le chiffre soit d’environ 50% pour les diplômés récents. Ceux-ci doivent postuler pour faire des livraisons en scooter. Mais puisqu’il y a trop de livreurs, ceux-ci gagnent des misères.
Des diplômés de grandes écoles comme Tsinghua sont obligés de postuler sur des postes de petits fonctionnaires de quartier. Comme pour gérer la collecte des déchets. Plusieurs désirent quitter la Chine et trouvent des moyens de s’installer aux États-Unis avec de faux contrats de travail. Si ce n’est pas carrément de l’immigration illégale. Nous connaissons ici le chemin Roxham et la route des migrants qui débute parfois en Amérique du Sud. Bien, les Chinois atterrissent parfois en Équateur ou au Panama, et vont traverser la dangereuse route qui sépare l’Amérique centrale des États-Unis. Lorsqu’ils sont arrêtés par les douaniers américains, ils ont une date de comparution devant un juge, mais ils sont libérés. Ce qui leur permet de s’évaporer dans la nature.
Cette situation en dit long sur un pays que l’on voyait il y a peu comme une terre d’opportunités. Plusieurs jeunes étrangers sont partis soit travailler ou étudier en Chine. Des pays en voie de développement, mais aussi d’Europe et d’Amérique du Nord. Être professeur d’anglais auprès de jeunes enfants pouvait rapporter avant la pandémie jusqu’à 6000$ par mois. Avec le logement fourni. Sans compter les généreux programmes de bourses du gouvernement chinois. Ainsi, une génération d’expatriés s’est formée par ces conditions avantageuses.
Mais toute bonne chose a une fin. On a appris que seulement 50 000 étrangers ont foulé le sol chinois depuis la réouverture des frontières durant l’hiver 2023. Et que de ce nombre, plus de la moitié sont des Hongkongais ou des Taïwanais. Ce qui laisse très peu de places aux visiteurs occidentaux. Avec les mesures extrêmes contre la pandémie, les étrangers sont tout simplement partis. Sur 500 000 étrangers à Shanghai avant la pandémie, maintenant ils ne sont que 100 000.
Le Youtubeur Sabbatical, qui a vécu plusieurs années à Shanghai et parle chinois, a montré dans un vlogue récent ce qui est advenu de son ancien bureau commercial. Le bâtiment est laissé à l’abandon. Ce qui était il y a peu des start up ont fermé les unes après les autres. La ville semble avoir vraiment souffert de la pandémie. De nombreux commerces sont fermés, des maisons placardées. Les étrangers vivant dans le centre sont presque tous partis. Et la circulation automobile est très diminuée. Pourtant, nous sommes quand même dans la métropole économique du pays.
La plupart des grandes entreprises que vous connaissez sont déjà parties, ou songent à le faire. Ainsi, sur nos tablettes, on retrouve de moins en moins de produits chinois. La Hongrie, la Pologne, l’Indonésie, le Vietnam et la Malaisie sont des pays que l’on voit de plus en plus. C’est comme si la Chine avait perdu son attrait pour les investisseurs. Sûrement que la hausse des coûts de la main-d’œuvre, l’instabilité du marché chinois, les mesures répressives du parti et la mauvaise qualité des produits ont eu raison de l’usine du monde. Ces temps-ci, nous parlons beaucoup de Shein et de Temu. Ces deux entreprises appartenant probablement au parti vendent à faible prix des produits de très mauvaise qualité fabriqués par des travailleurs exploités. Si l’on ne parle pas carrément de travail forcé dans des camps de prisonniers.
Non, ça ne va vraiment pas bien en Chine. Et rien n’indique que le pays retrouvera sa situation d’avant. Qui attirait les investisseurs et étudiants étrangers. Les touristes ne sont plus là. Avant la pandémie, la Chine faisait partie des cinq pays les plus visités du monde. Maintenant il ne doit pas être dans le top 50. C’est peut-être l’occasion pour nous de redéfinir la relation que nous souhaitons avoir avec la Chine. De combattre son influence perverse dans nos institutions politiques. Car qui veut qu’un pays comme la Chine influence nos politiciens et universitaires? Poser la question c’est y répondre.
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