Depuis maintenant plus d’une décennie, nous parlons au Québec de la théorie du genre. Celle-ci s’est invitée (de façon envahissante) dans toutes les sphères de la société. Culture, politique, économie, tout le monde y passe. Mais depuis quelque temps, nous voyons un retour de flammes contre les militants de la « déconstruction ». Sont-ils allés trop loin? La réponse courte : oui. Et voici pourquoi.

Ces théories du genre, conçues à partir des années 80 par des universitaires américains, se sont inspirées d’intellectuels français faisant partie du courant de la French theory. Ces auteurs, difficiles à lire, ont été repris aux États-Unis sous le prisme racial au début, puis du « genre », qui remplacera le « sexe » au fil des années. Philosophie qu’on pourrait qualifier de « déconstruction ».

Mais voilà. La philosophie, c’est censé être le monde des idées, pas d’une application concrète sur la vie de tous les jours. Bien sûr que des philosophies furent reprises dans des programmes politiques. Pensons au marxisme. Qui se voulait une science « totale » pour comprendre l’histoire, l’économie, l’anthropologie. Nous connaissons la suite.

Cependant, cette théorie se manifeste dans la vie courante par des activistes particulièrement désagréables. Ceux-ci intimident quiconque ose s’opposer à leurs affirmations délirantes. Notre collègue, Annie-Ève Collin, en fait régulièrement les frais sur Facebook. Celle-ci est harcelée par des pages anonymes qui blâment son simple bon sens dans une époque complètement folle.

En effet, pour ces militants, se dire femme, même si l’on n’est pas né femme, est suffisant pour devenir une « femme ». Si vous osez remettre un tel narratif en question, vous pouvez être sûr que l’on vous souhaitera le pire. JK Rowling doit vivre sous protection. Il y a quelques années, seuls les islamistes représentaient une telle menace. Maintenant, des gens vivent sous la menace d’activistes trans.

Désormais, l’activisme trans, dans ses versions les plus radicales, comme les « transtifa » (mot-valise entre trans et antifasciste) menace, agresse, quiconque ose critiquer leur théorie. Ceux-ci encouragent les mutilations génitales sur les enfants, et poussent ceux-ci à s’opposer à leurs parents. Or, on le sait, l’adolescence est une période de remise en question, et il faut empêcher les actions irréversibles.

Car non, si l’on subit un traitement hormonal, ou une opération de « réassignation de genre », en gros se faire enlever les seins, les parties génitales, cela n’est pas réversible par la suite. Dans les écoles de toute l’Amérique du Nord, des élèves se radicalisent sur ces enjeux, et espèrent trouver des réponses à des problèmes temporaires avec des solutions qui seront, malheureusement, définitives.

Donald Trump a affirmé vouloir interdire les opérations de changement de sexe sur les personnes mineures. Il faut bien le spécifier : personnes mineures. Les adultes pourront faire ce qu’ils voudront. Nous vivons une bizarre d’époque où il s’agit d’affirmer que l’on est une femme pour l’être. Alors, pourquoi dans ce cas permettre des mutilations irréversibles?

Les modes adolescentes arrivent et partent, sans que cela préoccupe grand monde. On se souvient des « yo » des années 2000, ou des « emo ». Ces modes sont heureusement du passé, et si certains se sont infligé de l’automutilation, cela n’était pas encouragé par des institutions dites légitimes. En ce moment, avec les trans et autres « non-binaires », ils encouragent des comportements destructeurs.

Ce qui est pour la majorité des personnes concernées, un effet de mode, une façon d’être « rebelle » ou de se sentir mieux dans sa peau. Mais à la différence des « emo », les agissements destructeurs sont encouragés par des universitaires, des médecins des militants et autres idéologues. Cela devrait nous inquiéter. Mais heureusement, ceux-ci ne pourront plus agir en toute impunité face aux enfants.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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