Traduit de l’anglais. Texte de David Krayden publié le 1er mars 2023.
La Chine communiste voulait une statue de l’infâme dictateur chinois Mao Zedong aux côtés du Premier ministre Pierre Elliot Trudeau en échange de son don d’un million de dollars à la Fondation Trudeau, a rapporté mardi le Globe and Mail.
Le Globe a fait un rapport détaillé sur l’ingérence de la Chine dans les deux dernières élections fédérales du Canada par le biais d’une source anonyme au sein du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS). Le SCRS a également été gêné par les relations étroites entre la Chine et la Fondation Trudeau.
Alors que des statues de dirigeants démocratiques comme le premier ministre canadien fondateur Sir John A. Macdonald sont profanées ou démolies au Canada, les donateurs chinois, liés au gouvernement chinois, voulaient ériger des statues de Pierre Trudeau et de Mao devant l’Université de Montréal, où Trudeau a étudié le droit.
« Ils ont suggéré une statue de Trudeau et de Mao ensemble », a déclaré Geneviève O’Meara, porte-parole de l’Université de Montréal, au Globe and Mail.
Mao est reconnu par les historiens comme l’un des trois pires assassins politiques du XXe siècle. Il a été responsable de la mort de dizaines de millions de personnes par le biais d’exécutions, de travail forcé et de famines organisées.
Le milliardaire chinois Zhang Bin était l’intermédiaire qui a fourni le million de dollars, mais un diplomate chinois lui a dit qu’il serait remboursé intégralement par le gouvernement chinois, selon le rapport. Le SCRS a surveillé cette conversation dans le cadre de ses efforts visant à identifier les tentatives constantes de la Chine de s’ingérer dans le gouvernement et les élections du Canada, selon le Globe.
La Chine voulait honorer Trudeau parce que le défunt premier ministre a tendu la main à la dictature au début de ses années au pouvoir. Trudeau s’est rendu à Pékin en 1973 pour être le premier premier ministre canadien à rencontrer Mao. Les deux hommes se serrent la main et discutent de questions d’intérêt mutuel, notamment l’agriculture et la paix dans le monde, alors que la Chine vient de vivre une révolution culturelle sanglante.
À la mort de Mao en 1976, Trudeau fait l’éloge du despote à la Chambre des communes en déclarant : « Bien que nos systèmes sociaux et politiques diffèrent, les Canadiens reconnaissent l’esprit communautaire révolutionnaire qui, sous la direction du président Mao, a contribué à la modernisation de la Chine. »
L’Université de Montréal a finalement décidé de ne pas ériger de statue de Mao. « Évidemment, puisque Mao n’avait aucun lien avec l’université, cette suggestion n’était pas une option pour nous », a-t-elle déclaré au Globe.
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