À l’école du 21e siècle, nos élèves suivraient leurs cours en ligne au lieu de rester à la maison à flâner en attendant la reprise de leurs classes.
Soyons clairs! La décision de fermer nos écoles était nécessaire. Cependant, la crise de la COVID-19 montre que notre système scolaire est resté accroché à la réalité du siècle dernier. Si nos écoles étaient adaptées à la réalité du 21e siècle, nos élèves seraient présentement devant leur écran et suivraient leurs cours. Or, présentement, ils se servent de leur écran pour clavarder, texter, jouer à des jeux ou à regarder des vidéos.
Un virage judicieux
Transmettre les classes via des plateformes de diffusion peut s’avérer un investissement éclairé, peu coûteux et extrêmement efficace. C’est pourquoi j’espère de tout cœur que cette crise poussera le ministre Roberge à investir dans les écoles pour rendre l’enseignement accessible à la maison par une technologie que les jeunes utilisent déjà.
Contrer la démotivation
Je ne propose pas que tous les cours doivent être transmis par la toile à la maison 180 jours par année. Je constate que, depuis plus de vingt ans, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur aurait dû avoir un plan pour brancher les classes à la toile, comme option en temps de crise. Lors d’une crise climatique, environnementale, pandémique ou autre, l’école devrait être en mesure de poursuivre son cours normal et ce, grâce aux plateformes dont on dispose. Ainsi, la technologie numérique permettrait de poursuivre la dispensation des cours. Elle contribuerait surtout à limiter la démotivation provoquée par une suspension prolongée des classes, autant chez les enseignants que chez les élèves.
J’ai enseigné comme titulaire et à titre de spécialiste au préscolaire, au primaire et au secondaire en milieu rural, urbain, au privé, au public, dans des classes à multiniveaux, au secteur professionnel et à l’université. Je peux vous dire qu’une des périodes de l’année où le personnel est le plus démotivé, c’est entre la semaine de relâche et le congé de Pâques. Imaginez le moral des troupes après deux, trois ou quatre semaines sans avoir enseigné. Leur dernière tranche de l’année ne sera pas facile à gérer, surtout s’il leur faudra allonger l’année scolaire ou la session en cours. Or, si nous avions mis en place un système de transmission en ligne, nous aurions pu faire en sorte que les enseignants et les élèves gardent le cap sur les apprentissages.
Poursuivre les apprentissages
Évidemment, je ne privilégie pas une école publique virtuelle en tout temps. Toutefois, l’école devrait être préparée à utiliser les plateformes en ligne en temps de crise quelconque. Grâce à la technologie dont nous disposons, aux appareils téléphoniques et à un système assez souple, il est possible de transmettre des documents, des images et de l’information par la toile. À la rigueur, un enseignant peut enseigner sa matière à partir de son domicile. Pour parvenir à un bon degré d’efficacité, le personnel de l’école doit y avoir été préparé à l’avance; on ne peut pas improviser une telle formation du jour au lendemain. C’est précisément à ce stade de préparation en vue de crise que le leadership du ministre de l’Éducation s’avère crucial.
Le rôle des leaders
J’espère que les leaders du monde de l’éducation profitent de cette période où les élèves ne sont pas en classe pour réfléchir aux moyens de rendre les cours accessibles via la toile, de manière à ne pas être pris au dépourvu lors de la prochaine crise, car il y en aura d’autres. Croire le contraire serait de rêver en couleurs. Que la prochaine crise soit due à une inondation, à un verglas, à une épidémie ou à une pandémie, établir dès aujourd’hui des protocoles préventifs pourrait jouer un rôle déterminant dans la poursuite des cours à chaque degré d’enseignement afin de permettre à nos enfants d’acquérir les savoirs prévus dans leur année scolaire.
Passer du 20e au 21e siècle
La crise de la COVID-19 a mis en lumière que le milieu scolaire québécois est stationné au 20e siècle. Elle a aussi révélé que la fracture numérique doit disparaître rapidement. Le ministre Roberge doit apprendre de cette situation et rencontrer les leaders des milieux scolaire, collégial et universitaire pour leur faire part d’une vision branchée sur la réalité du 21e siècle. À défaut de quoi, notre manque de prévoyance risque de créer plus de mal que de bien.
J’ose espérer que le ministre Roberge en a vu l’importance et qu’il passera à l’action sans délai.
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