Dans un récent article, l’auteur – si on peut le qualifier ainsi – Louis Morissette, exprime son mépris envers des personnalités médiatiques qu’il qualifie de « maestros de la haine », tels que Donald Trump, Éric Duhaime et d’autres animateurs de radio ou commentateurs télé. Cependant, il est essentiel de prendre du recul et de critiquer cet article, car il propage lui-même une rhétorique toxique et un manque flagrant de raisonnement critique. En examinant attentivement ses arguments, il devient clair que l’auteur se livre à des généralisations hâtives et à des attaques ad hominem plutôt que de fournir des arguments rationnels. Tout cela a pour effet d’antagoniser une partie de la société et mène au même résultat que ce qu’il dénonce, c’est-à-dire propager la haine et le mépris.

Le commentateur se livre à des généralisations abusives en qualifiant tous les animateurs de radio et commentateurs télé du même genre de « maestros de la haine ». Cette généralisation simpliste ne tient pas compte de la diversité d’opinions et de discours parmi ces personnalités médiatiques. Il est injuste et trompeur de les catégoriser tous de la même manière, sans évaluer individuellement leurs arguments et positions.

On a ici un manque de raisonnement critique. L’auteur adopte une approche cynique et sarcastique pour ridiculiser les sujets de débat soulevés par les complotistes. Plutôt que d’aborder ces sujets avec un esprit critique et de fournir des contre-arguments basés sur des faits, il les réduit à de simples objets de moquerie. Cette approche superficielle et condescendante ne fait rien pour promouvoir un dialogue constructif qui nuancerait les véritables préoccupations qui peuvent exister autour de certains sujets.

Il ne lésine pas non plus sur les attaques ad hominem – et je doute qu’il en comprenne le latin, même si le monsieur serait allé au Cegep. Au lieu de s’attaquer aux idées et aux arguments présentés par les animateurs de radio et commentateurs télé, il se concentre sur des attaques personnelles et des insinuations diffamatoires. En faisant cela, il détourne l’attention des véritables problèmes et érode la crédibilité de son propre argumentaire. Le recours à des attaques ad hominem est une stratégie rhétorique fallacieuse qui ne contribue pas à un débat éclairé et respectueux (pour son information.)

Continuons. Nous y trouvons du mépris et de l’intolérance. Louis exprime un mépris évident envers ceux qu’il qualifie de complotistes, les traitant de moutons et les ridiculisant de manière condescendante. Cette attitude dénote un manque de respect envers les opinions divergentes et nie la possibilité d’un dialogue constructif. Plutôt que de chercher à comprendre les préoccupations et les motivations des tiers, le mari de Véronique choisit de les dénigrer, ce qui ne favorise en rien une société ouverte et inclusive. Ce qui est pourtant l’apanage idéologique du tribalo-clanisme des artistes au Québec.

On y fait aussi une minimisation exacerbée d’enjeux sérieux. En tournant en dérision des sujets tels que la sécurité des vaccins, la protection des enfants ou les débats sociaux, l’auteur minimise des questions importantes qui méritent une réflexion sérieuse. En réduisant ces enjeux à de simples « combats puérils » ou à des sujets de moquerie, il détourne l’attention du besoin réel de débattre et de prendre des décisions éclairées.

On va en laisser un peu, cependant peu importe le quotient intellectuel moyen, on peut utiliser de la bonne foi et un peu de rigueur. Dénotons ici un manque de sources fiables et d’arguments solides. La montée de lait morissettienne ne présente rien pour soutenir les affirmations avancées. Ses déclarations reposent principalement sur des insinuations, des stéréotypes et des préjugés, sans fournir de preuves tangibles. Cette approche discrédite l’article et sa crédibilité, rendant difficile pour le lecteur de prendre au sérieux les affirmations avancées. Ou du moins parler à des convertis et aux foules aux prises des passions. (Qui, je le dénote, sont issus de tout bord tout côté).

Aussi, indiquons une négligence des nuances et de la diversité d’opinions. Encore une fois, Louis adopte une approche binaire (ils n’étaient pas non-binaires c.iels-là!?) en considérant uniquement deux camps opposés : les « complotistes » et les dénonciateurs. Cela ignore la complexité des problèmes et la diversité des opinions qui peuvent exister. En réduisant le débat à une opposition simpliste, il en écarte la possibilité d’une réflexion nuancée et de la recherche de solutions communes.

On dit souvent que le monde artistique est empreint d’empathie et de compréhension. Ce que nous voyons ici est tout le contraire. L’animateur du dimanche le démontre envers ceux qui sont considérés comme des complotistes (ce mot est devenu utilisé à des fins de click bait, vous le comprendrez). Plutôt que d’essayer de comprendre les raisons sous-jacentes à leurs croyances, il les rejette rapidement comme étant manipulés et ignorants. Une approche plus constructive consisterait à engager un dialogue respectueux et à chercher à éduquer plutôt qu’à ridiculiser. Il en devient l’idiot utile des plus radicaux et des moins nuancés.

Eh bien oui, il est important de critiquer les discours toxiques et les manipulations de l’information, qu’ils proviennent de personnalités médiatiques ou d’individus ordinaires. Oui, nous vivons dans une société de droits et démocratique. Pourtant, ce papier en particulier ne fait que perpétuer les mêmes problèmes qu’il prétend dénoncer. En adoptant une approche basée sur des généralisations abusives, un manque de raisonnement critique et des attaques ad hominem, Morissette se place sur le même terrain que ceux qu’il critique. Il est indispensable au Québec de promouvoir un débat éclairé, fondé sur des arguments solides et une réflexion critique, afin de progresser vers une société plus respectueuse et bien informée. Je lui laisse la courtoisie de me répondre, s’il en a l’audace et s’il juge sérieux mon intention et ma critique. À bon entendeur, salut.

Pour lire l’article en question: https://veroniquecloutier.com/oser-etre-soi/le-mot-de-louis-morissette-pour-nos-enfants-wake-up

Samuel Rasmussen

Formé à l’École de Politique Appliquée de l’Université de Sherbrooke, il se passionne pour la géopolitique et le développement des relations internationales. Collaborateur de différents podcasts notamment Ian et Frank et Agora Underground, il intervient souvent sur l’actualité. Il s’intéresse principalement à la psychologie du pouvoir et de son impact sur le plan individuel comme au sens large.

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