Cela a fait grand bruit dans le petit monde des passionnés de politique québécoise : les rénovations à l’hôtel de ville de Montréal sont maintenant terminées. Et on peut voir à l’entrée du bâtiment public trois personnages : un jeune rappeur habillé en « mou », un homme quelconque, mais surtout une femme voilée. Qu’est-ce que cela dit de l’idéologie en vogue à l’hôtel de ville de Montréal? Petite analyse sans prétention des symboles utilisés par l’administration Plante.
Un jeune au look de rappeur habillé en « mou » est le premier personnage sur l’œuvre. Sans crier au dysgénisme, est-ce réellement comme ça que nous voulons représenter la jeunesse? Habillé en « mou », indifférent à son environnement. C’est un style qui ne durera pas éternellement. Et on le souhaite. Pourquoi avoir fait ce choix artistique?
Le deuxième personnage est une femme voilée. Sans pour autant attaquer les femmes qui portent le voile, on voit bien le choix politique délibéré de l’administration Plante qui voit en ça le symbole ultime de la diversité culturelle. Pourquoi lorsque la gauche libérale souhaite représenter la diversité, il faut obligatoirement que ça soit par des femmes voilées ? N’y a-t-il pas des centaines de cultures dans le monde avec ses habits traditionnels?
De plus, le voile est loin de faire consensus dans la « communauté » musulmane, si ladite communauté existe réellement. De nombreuses femmes issues des pays musulmans affirment être venues ici pour vivre dans un pays laïc qui n’impose pas le voile. Comme c’est le cas de l’Iran par exemple. Et « communauté » est un bien grand mot pour un ensemble de nationalités aux relations très complexes, qui sont parfois même en rivalité.
Finalement, l’autre personnage nous interpelle par son apparence quelconque, ennuyeuse. Est-il le chaperon de la femme musulmane pratiquante à côté? Peu importe. Cette œuvre est de bien mauvais goût. Au-delà de son esthétique fade et sans saveur, on est interpellé par le choix douteux de personnages stéréotypés. Tant qu’à faire quelque chose de nouveau, pourquoi ne pas avoir fait quelque chose de beau à la place? Et qui s’inscrit dans l’histoire?
Nous avons là un trio éclectique, aux styles très actuels. Mais les styles c’est comme les saisons, ça vient et ça part. Pourquoi ne pas avoir fait à la place une murale qui rappelle l’histoire de la fondation de la ville? Ah oui… Cela serait très politiquement incorrect en effet. Les fondateurs de Ville-Marie, qui deviendra Montréal, étaient des mystiques, des missionnaires et des militaires souhaitant défendre une modeste colonie contre les attaques des Iroquois. Bref, ce n’est pas la mode idéologique du moment.
Gilles Proulx a suggéré à l’hôtel de ville de nommer le balcon en l’honneur de Charles de Gaulle. Est-ce vraiment si demandé que ça que l’on fasse une modeste concession aux Québécois nostalgiques des grandes années de la métropole? Valérie Plante a d’autres priorités pour la ville. Pour elle et ses collègues, de notamment voyager à vos frais dans les grandes villes du monde. Rien n’est trop beau quand il est question de diversité et d’inclusion. Ou bien pour créer une image de marque. À vous de voir.
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