Le président Donald Trump signe, par les temps qui courent, de nombreux décrets visant à limiter la présence du wokisme dans les universités et institutions fédérales. S’il n’y va pas de main morte, c’est tout de même ironique de voir des professeurs d’université parler de l’importance de la liberté académique. Ou encore de la liberté d’expression. On a comme un sentiment de déjà-vu.

Ah oui, c’est vrai. C’était à l’époque où ils étaient hégémoniques que leurs opposants réclamaient une plus grande diversité des points de vue. Sont-ils réellement pour la liberté, comme ils le prétendent ? Ou simplement pour le droit d’endoctriner et d’intimider comme ils le faisaient auparavant ?

On ne peut pas dire que ça va bien pour le mouvement woke aux États-Unis. Ce serait même un euphémisme. Le Parti démocrate ne s’est toujours pas remis de sa cuisante défaite. Les républicains sont bien en selle, en tout cas jusqu’aux élections de mi-mandat. Or, ils commencent à faire des mécontents.

À commencer par les universitaires. On voit maintenant des professeurs de Columbia, notamment, appeler au respect de la liberté académique. Cela est recevable. Mais sont-ils les mêmes qui, il n’y a pas si longtemps, montaient des cabales contre des étudiants ou des collègues jugés trop à droite ? Ou qui enseignaient des théories sur le genre sans fondement scientifique ?

Depuis le début du retour de bâton, le wokisme appelle au respect des libertés fondamentales. Or, il s’est piégé lui-même. Les gens ne sont pas dupes. La gauche comme la droite utilise les outils à sa disposition. Et les arguments d’ordre moral sont parmi les plus puissants – car les plus difficiles à contredire. En invoquant aujourd’hui la liberté d’expression ou la liberté académique, ils réclament un droit qu’ils refusaient auparavant aux conservateurs dans les milieux culturels, universitaires et politiques.

Personne ne semble vraiment intéressé par le débat ni par la démocratie. Certes, l’administration Trump est loin d’être tendre et va même jusqu’à expulser des étudiants étrangers accusés d’avoir manifesté pour la Palestine. Mais il fallait s’y attendre : à hostilité radicale, réponse tout aussi radicale. Les militants wokes ont tout simplement pavé la voie à leur propre marginalisation.

Marginalisation dans la culture, l’université et les politiques publiques. À force de vouloir imposer un agenda à tout le monde, il fallait s’attendre à un ressac. Que croyaient-ils ? On peut au moins espérer que les choses se calment un jour. Et que, de ce chaos, la démocratie ressorte enfin gagnante.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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