Sur le réseau X, Justin Trudeau partage un graphique ayant pour entête: « le taux d’inflation recule à nouveau, à 2.5% ». Le Premier Ministre s’en réjouit d’un commentaire: « l’inflation est maintenant à son plus bas en deux ans ».
Sur un autre message publié la même journée, il écrivait ceci: « il nous reste encore beaucoup à faire pour que les Canadiens en ressentent les effets dans leur compte de banque, mais l’inflation est en baisse. Et ça, c’est une bonne nouvelle ». [À se fier aux commentaires réponses, bon nombre d’électeurs considère qu’il en a déjà fait bien assez].
Évidemment qu’une baisse de l’indice d’inflation vaut mieux que l’annonce d’une autre hausse, mais son message occulte le réel inflationniste auquel les citoyens canadiens continuent d’être confrontés chaque fois qu’ils vont à l’épicerie. Les prix reflètent quand même encore le pic inflationniste de 8.1% atteint en juin 2022. C’est cumulatif: la hausse se poursuit, bien que le rythme ralentisse.
Même si le taux d’inflation chutait à zéro, cela signifierait que les prix ont cessé d’augmenter, mais ne voudrait pas dire que les prix seraient alors revenus à leurs niveaux précédents. Les prix resteraient aux niveaux élevés atteints pendant la période d’inflation, bien que le rythme de l’augmentation ait cessé. Et pour autant que les salaires n’aient pas suivi, le consommateur verrait quand même son pouvoir d’achat réduit.
En annonçant qu’il leur « reste encore beaucoup à faire », Trudeau s’attribue le mérite, laissant croire que ses politiques ont eu un impact sur la baisse du taux de l’inflation. Pourtant, la réduction n’est pas due à une quelconque politique économique gouvernementale, mais à un ajustement « naturel » résultant d’une demande plus faible – parce que les consommateurs ont moins dépensé pour des choses non essentielles.
En réalité, les deux catégories qui importent le plus pour la plupart des consommateurs, soit les denrées alimentaires et le logement, ont connu une inflation en glissement annuel de 2.7% et 5.7%, respectivement – des taux qui demeurent supérieurs au seuil de 2.5%. Quant au prix de l’essence, il a augmenté de 1,9%, ce qui est une hausse prononcée par rapport à celle de 0,4% rapportée en juin.
La baisse de l’inflation est en partie due à la diminution du prix des véhicules automobiles, mais cela n’a pas un impact significatif sur le consommateur moyen, pour qui ça continue de coûter plus cher à la pompe et à la caisse du supermarché.
Il ne faut pas laisser les Libéraux de Trudeau se féliciter parce que la situation économique ne se détériore plus aussi rapidement que l’an dernier. Avec ses dépenses publiques massives et ses politiques économiques laxistes, la présente administration libérale est responsable de l’inflation galopante que nous subissons depuis 2020. La gestion irresponsable des finances publiques et de l’économie par Justin Trudeau n’avait d’ailleurs pas attendu la crise du COVID.
Rappelons que le gouvernement Trudeau avait hérité d’une situation budgétaire saine pour amorcer son premier mandat en 2015. L’administration Harper venait d’enregistrer un excédent budgétaire de 1,9 milliard pour l’exercice financier 2014-2015. Trudeau avait promis de limiter les déficits annuels à 10 milliards de dollars et de rétablir l’équilibre budgétaire d’ici 2019 – un engagement qu’il n’est pas parvenu à respecter.
Cette évaluation de l’inflation à la baisse n’est évidemment pas une mauvaise nouvelle, mais n’allégera pas le poids sur le portefeuille du consommateur. Trudeau a beau dire qu’il lui reste « beaucoup à faire », mais selon les récentes projections, seulement 24% des électeurs sont prêts à le laisser continuer [ce qui semble même curieusement élevé].
C’est comme cette analogie avec une inondation: Si le débit d’infiltration d’eau diminue, non seulement le sous-sol reste inondé, mais le niveau de l’eau continue de monter. Et si le plombier ayant causé la fuite en compromettant l’intégrité des systèmes de tuyauterie nous explique qu’il lui reste encore beaucoup à faire… on préférera lui donner son congé afin de confier la tâche à quelqu’un qui semble mieux qualifié.
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