La crise Covid semble désormais bien derrière nous. Toutes les mesures sont désormais levées au Québec. Seul vestige, l’obligation du port du masque laissée à la discrétion des établissements de santé, et donc maintenue dans certains de ceux-ci.
L’année 2022 avait pourtant débuté avec des mesures contraignantes, que l’on pressentait permanentes, comme le passeport vaccinal. Il ne faudrait toutefois pas prendre pour acquises la « vie d’avant » et ses permissions retrouvées.
L’OMS s’affaire à préparer une riposte en cas de nouvelle situation pandémique. Cet ensemble comporte le renforcement du Règlement Sanitaire International de 2005 [qui est juridiquement contraignant pour les États], l’élaboration d’un traité international sur les pandémies, ainsi que la mise en place d’un certificat sanitaire numérique global inspiré du certificat COVID numérique de l’Union Européenne.
L’OMS a fait l’annonce d’un « réseau mondial de certification de santé numérique », une « plate-forme open source, construite sur des normes robustes et transparentes, qui constitue le premier élément d’une infrastructure de santé publique numérique afin de développer une large gamme de produits numériques pour renforcer la préparation à la pandémie et offrir une meilleure santé pour tous ».
Il s’agit d’un réseau de confiance opérant par le biais d’une infrastructure logicielle et qui permet aux États Membres de vérifier bilatéralement l’authenticité des dossiers numériques et des certificats de santé, qui comportent notamment prescriptions, résultats de tests et statut vaccinal. Le but vise à ce que tout soit numérisé.
Selon un diagramme explicatif, l’autorité de certification du pays transmet les certificats numériques [utilisés pour authentifier l’identité d’une personne ou d’une entité] à un « ancre de confiance » [en l’occurrence l’OMS] qui distribue à son tour ces clés publiques aux autres pays membres du réseau.
L’OMS se veut rassurante en mettant l’accent sur la sécurité des informations, comme si les éventuelles fuites constituaient le seul possible souci relatif à un tel réseau. Il est pourtant question d’une « large gamme de produits numériques » avec la mise en place d’un contrôle global centralisé.
Tandis qu’il est question « de mettre en place un système qui facilitera la mobilité à l’échelle mondiale », on peut facilement imaginer qu’un tel dispositif conduise à la limitation de la liberté de mouvement. Après tout, l’autoritarisme du covidisme a déjà fait ses preuves à cet égard.
« L’expansion de ces solutions numériques sera essentielle afin d’offrir une meilleure santé aux populations du monde entier », peut-on lire sur le site de l’OMS. Celles-ci peuvent inclure « la numérisation d’un certificat international de vaccination ou de prophylaxie » [c’est-à-dire l’ensemble de mesures médicales prises pour prévenir, limiter ou enrayer l’apparition, la progression ou l’aggravation de maladies]. Le contrôle numérique et la santé sont ainsi présentés comme des vases communicants, l’un étant garant de l’autre.
Pour ce qui est du renforcement du Règlement Sanitaire International [RSI], le projet préliminaire de CA+ de l’OMS a été soumis à l’examen de l’organe intergouvernemental de négociation le 1er février 2023. Le Canada participe au processus de pourparlers, qui s’étendra jusqu’en mai 2024.
Toutefois, il ne s’agit pas de l’élaboration d’un nouvel accord, mais d’amendements apportés à l’accord existant. La délégation d’un pays dispose d’une fenêtre de 18 mois [désormais réduite à 10 mois en vertu d’une modification à l’article 59] pour rejeter les amendements adoptés depuis mai 2022. Si aucune objection n’est formulée durant cette période, les amendements sont destinés à entrer en vigueur au terme de 6 autres mois.
Il faut comprendre que le pouvoir de prendre des décisions revient ici à des délégués non élus. Parce qu’aucune nouvelle signature ne sera requise pour l’entrée en vigueur des amendements. Aucun vote en chambre ne sera nécessaire. À moins que le chef d’État ne dise non, ça passe – sans que le sujet soit même abordé dans l’espace médiatique. Les organisations globalistes parviennent ainsi à imposer leur volonté et à faire adopter des règlements sans l’assentiment des peuples qui y seront assujettis. À noter que l’accélération du processus vise à réduire les probabilités qu’un éventuel nouveau chef de gouvernement s’oppose aux révisions du contrat. Plus l’intervalle est court, et moins il y a d’élections.
Il est abondamment question de modification de vocabulaire: le remplacement du mot « recommandation » par « obligation » dans une multitude d’amendements modifie le mandat de l’OMS et la nature du RSI. Urgence a aussi été remplacé par « potentiel d’urgence », ce qui permet au directeur général de l’OMS de déclarer plus facilement une urgence de santé publique internationale. Les directeurs régionaux ont le même pouvoir au niveau régional.
Il y a des éléments glaçants. À l’article 3 [principes], l’Inde a fait supprimer « en respectant pleinement la dignité des personnes, les droits de l’homme et les libertés fondamentales ». La modification proposée par l’Indonésie réclame le traçage des déplacements et la capacité d’imposer une preuve de vaccination en échange de liberté de mouvement.
Nous avons tourné la page sur l’autoritarisme « sanitaire ». Il est désormais plus aisé de dénoncer l’alarmisme et les dérives de la gestion de crise. La vigilance reste toutefois de mise. Derrière la façade d’un apparent retour à la normale, des technocrates sont en train de mettre en place une série de dispositions qui pourraient être déclenchées sur une base arbitraire dans un avenir indéterminé. La crise Covid peut n’avoir été qu’un épisode anxiogène, maintenant terminé pour de bon. On peut toutefois craindre qu’il se soit agi d’une répétition générale en vue d’une réalité future à saveur dystopique. Quoi qu’il en soit, plus nous serons conscients de ce potentiel, mieux nous pourrons réagir afin de l’éviter.
Traduit de l’anglais. Article de Lorrie Goldstein publié le 23 novembre 2024 sur le site…
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