Traduit de l’anglais. Article de Randall Denley publié le 7 juillet 2023 sur le site du National Post.
La nouvelle selon laquelle la population de l’Ontario a augmenté d’un peu plus de 500 000 personnes au cours des 12 derniers mois est quelque peu alarmante, étant donné que ce chiffre équivaut à la totalité de l’objectif annuel du Canada en matière d’immigration. Le total de l’Ontario représente environ le double de sa croissance démographique habituelle.
Une province qui manque cruellement de logements et de services de santé a-t-elle vraiment besoin de 500 000 personnes supplémentaires ? Il est temps que les politiciens se penchent sérieusement sur cette question.
Le chiffre annuel de l’immigration est celui dont le gouvernement fédéral parle le plus, mais ce n’est qu’une partie du tableau, et pas la plus importante non plus. L’année dernière, le Canada a accueilli un peu plus d’un million de personnes, ce qui représente la plus forte poussée démographique que le pays ait jamais connue en une année. Selon Statistique Canada, 600 000 d’entre eux étaient des résidents non permanents titulaires d’un permis de travail ou d’un permis d’études.
Pour le gouvernement provincial, c’est le nombre total qui compte, et non le statut d’immigration. Quel que soit le critère retenu, le total sur 12 mois représente un grand nombre de personnes qui ont besoin d’un logement, de soins de santé et d’autres services publics.
L’offre de logements et de soins de santé en Ontario est clairement insuffisante pour répondre aux besoins des personnes qui vivent actuellement dans la province, et encore moins à ceux des nouveaux arrivants.
Au moins un million d’Ontariens n’ont pas de médecin de famille. Les salles d’urgence ferment sporadiquement par manque d’infirmières. Le Financial Accountability Office de la province prévoit que l’Ontario manquera de 33 000 infirmières et aides-soignants d’ici 2028, malgré les efforts du gouvernement pour augmenter l’offre. De nouvelles personnes viennent s’ajouter aux files d’attente déjà longues pour les services de santé. Les étudiants étrangers ne sont pas éligibles à l’assurance maladie publique de l’Ontario, mais ils souscrivent une assurance par l’intermédiaire des universités. Bien que les contribuables ne couvrent pas ce coût, les étudiants continuent d’utiliser les rares services de santé.
La rareté et le coût élevé des logements en Ontario sont bien connus, mais le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a récemment célébré la nouvelle de la croissance record de la population par un tweet joyeux disant : « Chaque personne a besoin d’un endroit où se sentir chez elle. C’est pourquoi nous construisons 1,5 million de logements ».
Pour être un peu plus précis. L’Ontario prévoit de construire 1,5 million de logements sur 10 ans. Si l’on considère que 100 000 logements sont le maximum jamais construit dans la province en une année, l’objectif semble un peu optimiste. La situation est aggravée par le déficit existant en matière de logement. L’année dernière, un rapport de la Banque Scotia a estimé que l’Ontario avait besoin de 650 000 unités d’habitation supplémentaires rien que pour atteindre la moyenne nationale.
Le défi du logement est d’autant plus grand que les taux d’intérêt élevés font grimper le coût de la construction de logements et le coût des prêts hypothécaires. Un nouveau rapport publié cette semaine par la Chambre de commerce de l’Ontario indique que le problème est si grave que les coûts du logement absorbent l’argent d’autres secteurs de l’économie.
Par le plus grand des hasards, un récent rapport de l’Institut Angus Reid montre que le coût de la vie, les soins de santé et l’accessibilité du logement sont les trois principales préoccupations des Ontariens. En ce qui concerne les soins de santé, seuls 16 % des Ontariens interrogés pensent que le gouvernement Ford fait du bon ou du très bon travail. Ce chiffre semble mauvais jusqu’à ce qu’on le compare à celui de l’accessibilité au logement, où seulement 9 % des personnes interrogées estiment que le gouvernement PC fait du bon ou du très bon travail.
Cela devrait être inquiétant pour un gouvernement qui consacre une grande partie de son énergie et des milliards de dollars de l’argent des contribuables à la résolution de ces deux problèmes. Pour être juste, le gouvernement Ford fait probablement tout ce qui peut être fait pour augmenter l’offre de soins de santé et de logements, mais il s’agit de problèmes importants et insolubles qui n’ont pas de solutions rapides. Un optimiste pourrait penser qu’ils pourraient être maîtrisés en une décennie, mais seulement si l’expansion démographique ralentit.
Il s’agit de crises auto-induites. Comment nos hommes politiques peuvent-ils ne pas voir que leurs propres politiques ne font qu’aggraver ces problèmes ?
La responsabilité de ce gâchis incombe en grande partie au gouvernement fédéral, qui est à l’origine de l’expansion démographique. C’est un problème que les 76 députés libéraux de l’Ontario pourraient vouloir mettre en évidence pour le Premier ministre Justin Trudeau.
On aurait pu penser que le rôle de l’Ontario serait de dire à M. Trudeau qu’il est temps de freiner, que la province ne peut tout simplement pas croître plus vite. Mais loin de faire cela, le gouvernement Ford traite la croissance démographique comme une excellente nouvelle, comme si la province était une entreprise attirant un nombre record de clients.
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