En visite à Washington, des représentants de Naftogaz, la plus grande compagnie gazière d’Ukraine, ont rencontré des représentants de Symbio, la compagnie parente du projet GNL Québec, en vue d’un éventuel approvisionnement en gaz naturel et en hydrogène via le Québec.
En effet, l’un des gros enjeux du pays actuellement en guerre (et de l’ensemble de l’Europe de l’est) est la diversification de ses approvisionnements en hydrocarbures, la région ayant toujours été intimement connectée à la Russie et au géant Gazprom. Dans le contexte actuel, la chose devient une question de vie ou de mort : l’Ukraine a désespérément besoin de nouvelles sources d’approvisionnement énergétique.
On se rappellera que GNL Québec, ce projet de construction d’un complexe industriel de liquéfaction de gaz naturel et d’un port en vue d’exporter 11 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié, est en développement depuis près de dix ans mais avait été rejeté par le gouvernement du Québec et par le fédéral, sous prétexte qu’il ne remplissait pas les critères d’acceptabilité sociale et environnementale.
Énergie Saguenay, pour sa part, affirme que le projet réduirait de 28 millions de tonnes de GES par année les émissions mondiales puisqu’il rendrait le gaz naturel, beaucoup plus propre que le mazout et le charbon, davantage disponible sur le marché mondial.[1] En outre, la rigidité des réglementations canadienne dans le domaine est en soi un argument assurant la propreté de ces industries.
Malgré sa collaboration étroite avec l’Europe en termes de sécurité énergétique depuis février, le gouvernement canadien refuse toujours de reconsidérer le projet GNL Québec et priorise des projets à Terre-Neuve ou au Nouveau-Brunswick.
La situation actuelle a cependant redonné confiance aux gens de GNL Québec. Louis-Martin Leclerc, un porte-parole, affirmait récemment que la crise énergétique en Europe « avait exacerbé un besoin déjà très présent de diversification énergétique »[2].
Le concept de sécurité énergétique n’a jamais été autant d’actualité avec l’augmentation des prix à la pompes et l’inflation. Le contexte actuel est un dur retour à la réalité et au fait que l’autonomie énergétique est essentielle à la stabilité des pays. Depuis le choc pétrolier de 1973, les États occidentaux ont compris que la dépendance énergétique à des sources extérieures présentait des risques en termes de sécurité.
Il semble tout à fait normal que le Québec, disposant de gaz plus propre et moins cher, vise l’indépendance énergétique et aide de manière plus significative l’Ukraine et l’Europe de l’Est à se détacher de leur dépendance face à la Russie.
[1] Site de GNL Québec: https://energiesaguenay.com/fr/le-projet/resume-projet-gnl-quebec/
[2] Dick, J. « Ukraine’s Naftogaz Signs Tentative Deal for LNG, Hydrogen from Troubled Quebec Project ». Natural Gas Intelligence. https://www.naturalgasintel.com/ukraines-naftogaz-signs-tentative-deal-for-lng-hydrogen-from-troubled-quebec-project/?fbclid=IwAR31eeAb7gA87IeAfEcIdeSUF-KKTCAZAjYIrq-T8jC0OaHbNadi1sdEOiY
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