« Ne touchez pas à nos enfants » : événement chrétien perturbé par les activistes LGBTQ+

Le samedi 24 mai 2025, un rassemblement organisé par le groupe chrétien conservateur MayDay USA au parc Cal Anderson, situé dans le quartier de Capitol Hill à Seattle, a donné lieu à des affrontements avec des groupes de contre-manifestants Antifa et LGBTQ+, entraînant l’arrestation de 23 personnes.

Cet événement s’inscrivait dans la tournée nationale « #Dontmesswithourkids » (Ne touchez pas à nos enfants) de MayDay USA, qui s’est également rendue à New York, Miami, Houston et Los Angeles. Le groupe chrétien s’oppose à la « sexualisation » et à « l’endoctrinement » des enfants par la mouvance LGBTQ+.

MayDay USA reprend le nom du mouvement « Con mis hijos no te metas » qui a vu le jour au Pérou en décembre 2016 en réaction à l’introduction de la notion d’identité de genre et d’autres thèmes LGBTQ+ dans le programme scolaire national, dès le début de l’école primaire. Comme quoi, l’intrusion des idéologues du genre et des promoteurs de la « diversité » LGBTQ+ à la petite école est un phénomène répandu.

Les contre-manifestants, rassemblés sous le slogan « Keep Your Bibles Off Our Bodies » (Gardez vos Bibles loin de nos corps), ont fustigé ce qu’ils voient comme une provocation anti-queer et anti-trans menée par des activistes chrétiens « d’extrême droite ». Des tensions ont rapidement éclaté, avec des jets de projectiles sur la police et l’utilisation de gaz poivré (par les contre-manifestants) pour disperser la foule réunie pour l’événement à coups de « Rentrez chez vous, fascistes ! ».

Que des manifestants LGBTQ+ et leurs alliés de la gauche radicale perturbent un événement organisé par leurs détracteurs n’a rien d’exceptionnel en soi : il s’inscrit dans une série de tensions opposant groupes conservateurs (souvent chrétiens ou religieux) et trans-activistes. La particularité, c’est la réponse de l’administration municipale.

Le maire Bruce Harrell s’est empressé de condamner le rassemblement « d’extrême droite » organisé au cœur du quartier LGBTQ+ de Seattle, le qualifiant de provocation délibérée contre les valeurs « inclusives » de la ville : « nous soutenons nos concitoyens trans lorsqu’ils font face à la bigoterie et à l’injustice. Le rassemblement d’extrême droite d’aujourd’hui a été organisé ici précisément pour cette raison : provoquer une réaction en promouvant des convictions fondamentalement opposées aux valeurs de notre ville (…) Face à un effort national d’extrême droite visant à attaquer nos communautés trans et LGBTQ+, Seattle continuera de défendre sans relâche la diversité, l’amour de nos voisins et l’engagement envers la justice et l’équité ».

Selon le maire Harrell, la violence a été perpétrée par des anarchistes ayant infiltré la contre-manifestation. La gauche radicale peut ainsi être disculpée de tout méfait – merci à ces agents provocateurs de venir ainsi sauver son honneur.

MayDay USA a rejeté les accusations du maire, affirmant que leur demande initiale de tenir l’événement au marché de Pike Place, situé dans un autre quartier, avait été refusée par la ville. Des documents fournis par le pasteur Russell Johnson révèlent que ce sont les autorités municipales qui ont redirigé les organisateurs vers le parc Cal Anderson, un lieu politiquement chargé qui, en plus d’être situé dans un quartier fortement LGBTQ+, avait été au cœur de la zone autonome de Capitol Hill (CHAZ) en 2020. Des manifestants y avaient établi une zone autonome pour protester contre la brutalité policière et le racisme systémique.

En outre, le groupe MayDay USA a mal réagi au fait que sa supposée provocation, en ayant « choisi » cet emplacement, soit tenue pour responsable des violences survenues lors du rassemblement de samedi.

MayDay USA soutient que les contre-manifestants sont entièrement responsables des troubles et de la disruption de l’événement.

En réponse à la réaction du maire, En guise de contre-offensive politique et médiatique face aux critiques des autorités locales, et en particulier celles du maire, MayDay USA a organisé une manifestation devant l’hôtel de ville de Seattle le 27 mai, baptisée « Rattle in Seattle ». Des affrontements ont de nouveau éclaté entre les sympathisants de MayDay USA et des militants trans. La journaliste du Post Millennial Katie Daviscourt a été intimidée par les trans-activistes et leurs alliés.

Dans l’État de Washington, les écoles primaires abordent la notion d’identité de genre et les thèmes LGBTQ+ dans le cadre de programmes éducatifs « adaptés » à l’âge des élèves. Par exemple, le district scolaire de Seattle a développé un programme intitulé « K-5 Gender Book Kit », qui comprend des livres et des vidéos visant à explorer les concepts d’identité de genre et d’expression de genre. Dès la maternelle, on leur parle du  « ressenti d’une personne quant au fait d’être un garçon, une fille, ni l’un ni l’autre, les deux à la fois, ou quelque part entre les deux ».

Ce n’est pas étonnant de voir des parents monter aux barricades face à la déconstruction des repères sur lesquelles se fondent les valeurs familiales traditionnelles. Les conservateurs religieux sont naturellement susceptibles de mener la charge contre cette propagande destinée aux tout petits. Quel que soit leur degré de conservatisme ou de rigueur religieuse, ils contestent ici une dérive néo-progressiste contre laquelle la majorité des parents devrait se dresser. Il n’y a rien « d’extrême droite » dans le fait de s’opposer à une propagande idéologique à l’école publique. Au contraire : historiquement, l’endoctrinement des jeunes a été une arme privilégiée des mouvements fascistes.

Ophélien Champlain

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