N’en déplaise à certains, la violence politique existe également au Québec

Il s’en est fallu de peu pour que Donald Trump soit lâchement assassiné par un tireur embusqué. Au Québec, la réaction fut comme d’habitude : une chance que nous ne sommes pas des Américains! La violence politique ici n’existe pas. Ah bon? Voici pourquoi le Québec n’est pas à l’abri de ce genre de chose. Et que certains ont la mémoire courte.

Printemps 2012. Une grève étudiante touche l’ensemble du Québec. Ce qui était au début une mobilisation contre la hausse des droits de scolarité se transforme en un véritable mouvement social contre le gouvernement libéral de Jean Charest. Le Québec s’en retrouvera changé pour toujours. C’est le début du wokisme, de la montée de Québec Solidaire, mais aussi une nouvelle escalade dans la violence politique chez nous.

De nombreuses émeutes éclatent au Québec au cours du printemps 2012, mais aussi des actions qui peuvent s’apparenter à du terrorisme. Une lettre contenant une poudre mystérieuse se retrouve chez le député de Québec Solidaire Amir Khadir. Une équipe de décontamination sera mobilisée. Des étudiants radicaux lancent des fumigènes dans le métro de Montréal. Faisant craindre une attaque terroriste.

Et ce, sans compter la quantité d’actes de vandalisme, de locaux saccagés à l’Université de Montréal et ailleurs. C’est dans ce contexte aussi tendu que le 4 septembre, Pauline Marois est élue première ministre du Québec. Un extrémiste anglophone, Richard Henry Bain, tente de faire irruption dans le Métropolis, tuant un technicien de scène et en blessant un autre. Il dira à ce moment : les Anglais se réveillent! It’s gonna be fucking payback!

Son but sera révélé par la suite : tuer le plus de « séparatistes » possibles, avec en premier lieu la cheffe du Parti Québécois. Donc ceux qui disent qu’il n’y a jamais eu de violence politique au Québec se mettent le doigt dans l’oeil. Mais cette violence semble toucher davantage une partie du spectre politique : ceux qui appuient l’indépendance du Québec.

Lors des émeutes de 2017 à Québec provoquées par les Antifa qui voulaient en découdre avec la Meute, Philippe Couillard a affirmé à ce moment avoir « choisi son camp ». Celui de la violence d’extrême gauche, en opposition à la « droite ». Un beau programme! Les Antifa étant responsables de nombreuses exactions contre des nationalistes n’ayant rien à se reprocher. Mis à part d’être au mauvais endroit au mauvais moment.

Parlez-en aux militants du groupe Nouvelle Alliance, qui sont régulièrement l’objet de campagnes de salissage, ou encore agressés lors de leurs rassemblements par des individus anonymes cagoulés. Donc, non, malgré ce qu’en pense François Legault et la bien-pensance en général, le Québec n’est pas épargné par la violence politique. Mais celle-ci est menée de façon disproportionnée contre les indépendantistes. Car bien sûr, tout est permis contre la « droite »!

La plupart du temps, la violence ne se manifestera pas de manière aussi impressionnante qu’au Metropolis, mais souvent par des individus anonymes qui vandalisent ou agressent des gens qui ne pensent pas comme eux. Malheureusement pour eux, ils n’appartiennent pas au « camp du bien ». Les libéraux à l’époque avaient pour leur dire que c’était le Parti Québécois qui provoquait la violence par ses politiques. Un peu comme ceux qui blâment une victime de viol d’avoir provoqué son agresseur. Pas joli tout ça.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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