Non, critiquer les politiques des libéraux, ce n’est pas s’en prendre aux immigrants

On a toujours droit au même refrain dès qu’on ose critiquer les politiques d’immigration des libéraux : on serait racistes, fermés à la diversité, incapables d’accepter le changement. C’est une accusation commode, mais profondément malhonnête. Elle sert à disqualifier toute discussion sérieuse sur les choix politiques du Canada et du Québec en matière d’immigration — parmi les plus permissifs du monde occidental.

Cette rhétorique ignore une réalité de plus en plus évidente : au Québec seulement, plus de 600 000 résidents temporaires vivent actuellement sur le territoire. Des centaines de milliers d’autres sont entrés de façon irrégulière ou ont disparu des radars de l’administration publique. Malgré cela, on nous répète que ce n’est jamais assez, qu’il faudrait encore « ouvrir davantage ».

Depuis des années, les libéraux ont transformé l’immigration en un véritable bar ouvert, dont plusieurs profitent sans que le système puisse suivre. Il y a quelques années, on parlait des « brouteurs » de Côte d’Ivoire, ces fraudeurs qui utilisaient de faux comptes sur les réseaux sociaux pour soutirer de l’argent à des Québécois. Aujourd’hui, c’est dans les permis d’études ou des programmes de travail temporaire que des abuseurs se glissent — encouragés par la naïveté ou la complaisance d’Ottawa.

Mais critiquer ces politiques, ce n’est pas s’en prendre aux individus. Les immigrants eux-mêmes sont souvent les premières victimes de ce désordre. On leur a vendu un rêve — études accessibles, emplois faciles, vie meilleure — qu’ils découvrent souvent bien éloigné de la réalité. Le logement coûte une fortune, les diplômes sont rarement reconnus, et les obstacles administratifs se multiplient. Beaucoup peinent à s’intégrer, non par manque de volonté, mais parce qu’on leur a menti sur les conditions réelles d’accueil.

Cette situation n’épargne personne : les jeunes Québécois, de leur côté, peinent à trouver du travail stable, tandis que de nombreux nouveaux arrivants se retrouvent sous-employés, parfois exploités dans des secteurs non essentiels — souvent pour des chaînes comme Tim Hortons — faute d’autres perspectives.

Il est donc absurde de prétendre qu’en questionnant ces politiques, on ferait preuve de xénophobie. C’est plutôt faire preuve de lucidité. Le débat qu’il faut mener est celui des capacités d’accueil réelles du Québec et du Canada : logement, emploi, santé, éducation. Sans cette réflexion honnête, c’est toute la société qui en souffrira — nouveaux arrivants compris.

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